From Slavery? Rethinking Slave Descent as an Analytical Category: The Case of the Mauritanian and Moroccan Ḥarāṭīn
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Que signifie, après l’abolition mondiale de l’esclavage, le fait de définir des groupes ou des individus comme des « descendants d’esclaves » ? Lorsque l’esclavage était légal, les lois et les normes faisaient la distinction entre le statut juridique d’esclave et de celui d’homme ou de femme libre, et définissaient les relations de production, de reproduction et de propriété entre les personnes asservies et leurs propriétaires. Aujourd’hui, la terminologie vernaculaire, qui identifie certains groupes africains comme « esclaves » ou « descendants d’esclaves » (par exemple, ḥarātīn, ˁabīd, etc.) est souvent un anachronisme sans rapport avec leurs conditions économiques et politiques. Mais dans certains cas, l’ascendance servile continue d’affecter la vie quotidienne de personnes qui n’ont jamais cessé d’être exploitées par les descendants des maîtres. Cet article compare les stratégies identitaires, économiques et politiques des personnes classées comme descendants d’esclaves au Maroc et en Mauritanie. Il discute le lien entre les identités impliquant une ascendance servile et la situation des porteurs de telles identités, et examine les implications des cas de figures analysés ici pour la terminologie analytique des études sur l’esclavage en Afrique.
What does it mean, after worldwide legal abolition, to define groups or individuals as ‘slave descendants’ ? When slavery was legal, laws and norms distinguished between slave and free (legal) status and defined relations of production, reproduction, and property between enslaved persons and their owners. Today the vernacular terminology that identifies certain African groups as ‘slaves’ or ‘slave descendants’ ( e.g. ḥarāṭīn, ˁabīd, etc.) is often an anachronism unrelated to their economic and political conditions. But in some cases slave origins continue to affect the everyday lives of people who never ceased to be exploited by the descendants of slave-owners. This article compares the identitarian, economic, and political strategies of people classified as slave descendants in Morocco and Mauritania ; it discusses the connection between labels that imply slave ancestry and the circumstances of the carriers of such labels ; and it considers implications for the analytical terminology of African slavery studies.
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