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Le « pouvoir citoyen » d'Ortega au Nicaragua, démocratie participative ou populisme autoritaire ?

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2009. Ressources en ligne : Abrégé : RésuméÉlu par une minorité – 38 % des votants – en vertu d’un pacte politique destiné à favoriser sa propre candidature et à organiser le partage de l’appareil d’État entre deux partis politiques, Daniel Ortega commence son quinquennat par une tentative de refonte complète des pouvoirs publics nicaraguayens. Sa priorité était de s’affranchir de l’interdiction constitutionnelle de réélection d’un président sortant. Mais son partenaire, Arnoldo Aleman, ancien président condamné à 20 ans de prison pour corruption, n’a pas réussi à rallier son Parti libéral constitutionnaliste à l’idée de cette réforme. Ortega a choisi d’attendre et de consolider d’abord ses Comités du pouvoir citoyen (CPC), organisation partisane essentielle pour son projet de se perpétuer au pouvoir. L’atout majeur de ces comités de quartier modernisés – et convertis de facto par le président en organe para-étatique – est la coopération financière versée par Hugo Chavez directement à Ortega en dehors de tout contrôle institutionnel nicaraguayen. Ce pouvoir discrétionnaire sur des centaines de millions de dollars annuels est un avantage électoral qui pourrait s’avérer décisif dans un pays où une forte proportion de la population vit dans la misère. L’emprise de l’exécutif sur les autres pouvoirs de l’État et la répression croissante complètent le dispositif.Abrégé : After being elected by a minority (38% of voters) by virtue of a political pact intended to favor his own candidacy and to organize the division of the state apparatus between two political parties, Daniel Ortega began his five-year term with an attempt at completely overhauling the Nicaraguan public power. His first priority was to break free from the constitutional prohibition on re-election of outgoing presidents. However, his partner, Arnaldo Aleman, the former president who was sentenced to twenty years in prison for corruption, was not able to rally his Liberal Constitutional Party around the idea of this reform. Ortega chose to wait and to first consolidate his partisan organizations, “Committees of Civic Power,” which were essential in order for his project to perpetuate its power. The biggest advantage of these modernized neighborhood associations, which the president converted in de facto parastatal organs, is the financial control that Hugo Chavez paid directly to Ortega free from any Nicaraguan institutional control. This discretionary control over hundreds of millions of dollars a year is an electoral advantage that could prove decisive in country where a large proportion of the population lives in misery. The executive’s stranglehold on the other powers of the state and growing repression complete the plan.Abrégé : ResumenElecto por una minoría – 38% de votos – en virtud de un pacto político destinado a favorecer su propia candidatura y a organizar el reparto del aparato de Estado entre dos partidos políticos, Daniel Ortega comienza su quinquenio tratando de reformar a fondo la estructura de los poderes del Estado nicaragüense. Su prioridad era revocar la prohibición constitucional de reelegirse; pero su socio en el pacto, Arnoldo Aleman, ex presidente condenado a 20 años de cárcel por corrupción, no logró la adhesión completa de su Partido Liberal Constitucionalista a este nuevo arreglo. Ortega optó por esperar y se dedicó a consolidar los Comités del Poder Ciudadano (CPC), organización partidista esencial para sus planes de perpetuarse en el poder. La fuerza de esos comités de barrio modernizados, que el presidente ha convertido de facto en órgano paraestatal, proviene de la cooperación financiera que Hugo Chávez entrega directamente a Ortega fuera de todo control institucional nicaragüense. Manejar a discreción centenares de millones de dólares anuales es una ventaja electoral que puede resultar decisiva en un país donde una gran parte de la población vive en la miseria. El peso del ejecutivo en los otros poderes del Estado y el aumento de la represión completan el dispositivo.
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RésuméÉlu par une minorité – 38 % des votants – en vertu d’un pacte politique destiné à favoriser sa propre candidature et à organiser le partage de l’appareil d’État entre deux partis politiques, Daniel Ortega commence son quinquennat par une tentative de refonte complète des pouvoirs publics nicaraguayens. Sa priorité était de s’affranchir de l’interdiction constitutionnelle de réélection d’un président sortant. Mais son partenaire, Arnoldo Aleman, ancien président condamné à 20 ans de prison pour corruption, n’a pas réussi à rallier son Parti libéral constitutionnaliste à l’idée de cette réforme. Ortega a choisi d’attendre et de consolider d’abord ses Comités du pouvoir citoyen (CPC), organisation partisane essentielle pour son projet de se perpétuer au pouvoir. L’atout majeur de ces comités de quartier modernisés – et convertis de facto par le président en organe para-étatique – est la coopération financière versée par Hugo Chavez directement à Ortega en dehors de tout contrôle institutionnel nicaraguayen. Ce pouvoir discrétionnaire sur des centaines de millions de dollars annuels est un avantage électoral qui pourrait s’avérer décisif dans un pays où une forte proportion de la population vit dans la misère. L’emprise de l’exécutif sur les autres pouvoirs de l’État et la répression croissante complètent le dispositif.

After being elected by a minority (38% of voters) by virtue of a political pact intended to favor his own candidacy and to organize the division of the state apparatus between two political parties, Daniel Ortega began his five-year term with an attempt at completely overhauling the Nicaraguan public power. His first priority was to break free from the constitutional prohibition on re-election of outgoing presidents. However, his partner, Arnaldo Aleman, the former president who was sentenced to twenty years in prison for corruption, was not able to rally his Liberal Constitutional Party around the idea of this reform. Ortega chose to wait and to first consolidate his partisan organizations, “Committees of Civic Power,” which were essential in order for his project to perpetuate its power. The biggest advantage of these modernized neighborhood associations, which the president converted in de facto parastatal organs, is the financial control that Hugo Chavez paid directly to Ortega free from any Nicaraguan institutional control. This discretionary control over hundreds of millions of dollars a year is an electoral advantage that could prove decisive in country where a large proportion of the population lives in misery. The executive’s stranglehold on the other powers of the state and growing repression complete the plan.

ResumenElecto por una minoría – 38% de votos – en virtud de un pacto político destinado a favorecer su propia candidatura y a organizar el reparto del aparato de Estado entre dos partidos políticos, Daniel Ortega comienza su quinquenio tratando de reformar a fondo la estructura de los poderes del Estado nicaragüense. Su prioridad era revocar la prohibición constitucional de reelegirse; pero su socio en el pacto, Arnoldo Aleman, ex presidente condenado a 20 años de cárcel por corrupción, no logró la adhesión completa de su Partido Liberal Constitucionalista a este nuevo arreglo. Ortega optó por esperar y se dedicó a consolidar los Comités del Poder Ciudadano (CPC), organización partidista esencial para sus planes de perpetuarse en el poder. La fuerza de esos comités de barrio modernizados, que el presidente ha convertido de facto en órgano paraestatal, proviene de la cooperación financiera que Hugo Chávez entrega directamente a Ortega fuera de todo control institucional nicaragüense. Manejar a discreción centenares de millones de dólares anuales es una ventaja electoral que puede resultar decisiva en un país donde una gran parte de la población vive en la miseria. El peso del ejecutivo en los otros poderes del Estado y el aumento de la represión completan el dispositivo.

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