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RésuméCréé à la Comédie-Française le 1er décembre 1862, Le Fils de Giboyer, comédie en 5 actes d’Émile Augier, a suscité une agitation politique d’une ampleur exceptionnelle. La pièce – vigoureuse satire du parti clérical – a été autorisée par l’empereur lui-même. Elle est à l’origine d’une vaste polémique dans la presse, prolongée par la publication de nombreuses brochures, notamment celle, très violente, de Louis Veuillot. En province, la création du Fils de Giboyer s’est accompagnée de vives tensions (à Toulouse, Angers, Nîmes, etc.), obligeant les autorités locales à prendre d’importantes mesures de sécurité. Cet article – prélude à une édition critique de la pièce – a pour ambition de ressusciter cet épisode méconnu, à coup sûr l’un des grands scandales politiques au théâtre au XIXe siècle.

Le Fils de Giboyer (1862): a Political Scandal in the Theatre under the Reign of Napoleon IIIFirst performed in the Comédie-Française on December 1st 1862, Le Fils de Giboyer, a comedy in 5 acts written by Émile Augier, aroused an exceptionally widespread political agitation. The play –a strong satire of the clerical party– was authorized by the emperor himself. It provoked a fierce debate in the newspapers, which was taken up by the publication of numerous pamphlets, among which the particularly harsh one by Louis Veuillot. In the provinces, the first stagings of Le Fils de Giboyer were accompanied by violent disturbances (in Toulouse, Angers, Nîmes, for instance) and forced local authorities to take up strong safety precautions. This article –a first step towards a critical edition of the play– aims at reviving this forgotten event which is certainly one of the main political scandals in the theatre in the 19th century