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En prenant pour objet l’étude de la coopération entre des Palestiniens vivant sous occupation israélienne et des Israéliens engagés à leurs côtés, cet article s’intéresse à la question des rapports de domination traversant les mobilisations collectives. Plusieurs travaux de sociologie des mouvements sociaux se sont penchés sur l’effet des hiérarchies sociales sur les pratiques militantes et ont souligné les difficultés que peuvent avoir, à lutter ensemble, des acteurs inégalement dotés et prenant des risques différents sur le terrain. Dans le cas présent, les Israéliens qui rejoignent les Palestiniens dans leur lutte sont indirectement responsables du sort de ces derniers et restent, malgré eux, des occupants. Comment éviter, dès lors, que l’espace militant ne devienne un espace de reproduction des rapports de domination déjà à l’œuvre ?

By studying the cooperation between Palestinians under Israeli occupation and Israelis taking sides with them, this article deals with the question of domination-based relations within collective mobilizations. Social movements’ sociologists bent over to study the effect of social hierarchies on activist practices and underlined the difficulties that actors occupying unequal positions and facing different risks may encounter in struggling together. In the present case, the Israelis who join the Palestinians in their struggle are indirectly responsible of the latter’s fate and remain, involuntarily, occupiers. How is it then possible to prevent the activist scene from becoming a space of reproduction of domination-based relations?