Arpenter le milieu pour faire paysage. L’émotion esthétique dans l’avènement de l’image dans la clinique de l’exclusion
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Le paysage, production imaginaire bien cadrée, est une métaphore utile de l’interprétation en psychanalyse qui permet de situer le travail sur la représentation et ses transformations. Dans le champ de l’exclusion, où le rapport entre le réel et sa représentation est toujours instable, un travail qui précède l’organisation imaginaire du paysage est nécessaire pour accéder à la relation thérapeutique. C’est à partir de la démarche de Deligny que nous proposons une approche clinique dans le champ de l’exclusion : établissant des repères cartographiques référés à la contingence des mouvements des individus. Ces repères organisent la relation de l’individu à son territoire en deçà du registre représentationnel et nous permettent de suivre les émotions esthétiques susceptibles de faire advenir une représentation. Cette découverte de réalités nouvelles issues de la contingence permet d’échapper à une relation immuable à l’environnement. Ce travail sur l’image, dans lequel on crée des repères du quotidien pour que des objets puissent prendre forme afin d’accéder à un paysage, a un effet ré-humanisant dans ces conditions extrêmes, si l’on accepte que ce qui constitue la spécificité de l’Humain est sa capacité de rêver, de construire un monde à partir d’une l’illusion.
The landscape, a well-framed imaginary production, is a useful metaphor for interpretation in psychoanalysis which allows us to think about the work on representation and its transformations. In the field of exclusion, where the relationship between the real and its representation is always unstable, work must be done the imaginary organization of the landscape before entering the therapeutic relationship. The present article proposes a clinical approach in the field of exclusion based on the experience of Fernand Deligny : establishing cartographic markers referred to the contingency of the movements of individuals. These landmarks organize the relationship of the individual to his territory beyond the representational register and allow us to follow the aesthetic emotions likely to bring about a representation. This discovery of new reality resulting from contingency makes it possible to escape from an immutable relationship with the environment. This work on the image, in which we create everyday landmarks so that objects can take shape in order to access a landscape, has a re-humanizing effect in these extreme conditions, if we accept that what constitutes the specificity of the Human is its ability to dream, to build a world from an illusion.
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