Grossesse, accouchement et expérience post-partum chez les femmes enceintes infectées par le Covid-19 en 2020 à Paris : une étude phénoménologique qualitative
Type de matériel :
60
Background: The Covid-19 pandemic and the resulting lockdowns triggered social discontent on an unprecedented scale. Descriptive phenomenological studies showed that pregnant women were under intense stress during the Covid-19 outbreak, even though they remained uninfected. The purpose of this study was to report on the experiences of pregnant women affected by mild Covid-19 during the first wave of the pandemic.Methods: In this non-interventional qualitative study, we analyzed pregnant women's experiences using an interpretive phenomenological analysis approach. We conducted semi-structured interviews with women who had had a mild Covid-19 during their pregnancy, and gave birth or planned to give birth in the maternity units of Sorbonne University in Paris, France.Results: Participants reported that at the time they had Covid-19, they were not afraid of being seriously ill, but of transmitting Covid-19 to their close relatives. Their main concern was being pregnant and becoming a parent in a world where the pandemic deeply altered social environment. This included uncertainty about the future and an acute feeling of isolation related to lockdown. The idea that their partner might not be allowed to attend childbirth was almost unanimously felt as intolerable. In contrast, women had positive feelings regarding the fact that lockdown resulted in a de facto paternity leave leading to a certain degree of equality in the couple regarding baby care and household chores. Unexpectedly, the pandemic social distancing measures helped participants escaping from behavioral constraints, including the unspoken rule that they should welcome greetings from friends and family, despite being exhausted by the recent birth.Conclusions: Our results suggest that avoiding separation from their partner is a key to benevolent medical care for pregnant women in times of health crises. The unexpected benefits women reported in a world of lockdown cast a new light on their expectation regarding parenthood today.
Contexte : La pandémie de Covid-19 et les confinements qui en ont résulté ont déclenché un mécontentement social à une échelle sans précédent. Des études phénoménologiques descriptives ont montré que les femmes enceintes subissaient un stress intense pendant l'épidémie de Covid-19, infectées ou non. Le but de cette étude était de rendre compte des expériences vécues de femmes enceintes touchées par le Covid-19 durant la première vague de la pandémie.Méthodes : Dans cette étude qualitative non interventionnelle, nous avons analysé les expériences des femmes enceintes à l'aide d'une approche phénoménologique interprétative. Nous avons mené des entretiens semi-structurés avec des femmes qui ont eu un Covid-19 modéré pendant leur grossesse, et qui ont accouché ou prévu d'accoucher dans les maternités de Sorbonne Université à Paris, en France.Résultats : Les participantes ont déclaré qu'à l'époque où elles ont été infectées, elles n'avaient pas peur d'être gravement malades, mais de transmettre la Covid à leurs proches. Leur principale préoccupation était d'être enceinte et de devenir parent dans un monde où l'environnement social était profondément modifié par la pandémie. Cela comprenait l'incertitude quant à l'avenir et un sentiment aigu d'isolement lié au confinement. L'idée que leur partenaire pourrait ne pas être autorisé à assister à l'accouchement a été presque unanimement jugée intolérable. En revanche, les femmes avaient des sentiments positifs concernant un congé paternité quasi obligatoire (lié au confinement), conduisant à un certain degré d'égalité dans le couple en ce qui concerne les soins de bébé et les tâches ménagères. De manière inattendue, les mesures de distanciation sociale pandémique ont aidé les participants à échapper aux contraintes sociales, y compris la règle tacite selon laquelle ils devraient accueillir précocement leurs amis et leur famille, bien qu'ils soient épuisés par la naissance récente.Conclusions : Nos résultats suggèrent qu'éviter la séparation des partenaires est une clé pour des soins médicaux bienveillants pour les femmes enceintes en période de crise sanitaire. Les avantages inattendus rapportés par les femmes dans un monde de confinement ont jeté un nouvel éclairage sur leurs attentes en matière de parentalité aujourd'hui.
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