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Lorsqu’on s’intéresse à l’héritage chrétien de l’Occident, on cherche généralement à dégager les représentations déterminées que les chrétiens d’hier auraient léguées aux Occidentaux d’aujourd’hui. La question qui se pose alors est de savoir dans quelle mesure de telles représentations conservent une influence dans le contexte contemporain où toutes les formes de vie semblent plus ou moins acceptables. Cependant, une question plus radicale peut être formulée : est-il vrai que le christianisme ait laissé aux Occidentaux un héritage de significations substantiel ? Et si le christianisme, en faisant éclater la singularité juive, constituait plutôt une force de dépassement de tous les héritages ? Telle est la question que les écrits d’Emmanuel Lévinas et de Benny Lévy font résonner.

When one looks into the Christian legacy in the West, one generally aims to bring out the fixed representations that the Christians of the past would have handed down to today’s Westerners. The question is to determine to what extent these representations maintain an influence in the contemporary context, where all forms of life appear more or less acceptable. However, a more radical question can be posed: Has Christianity left Westerners with a substantial legacy of meanings? And what if Christianity, by exposing Jewish uniqueness, rather constituted a force that went beyond all legacies? Such is the question posed by the writings of Emmanuel Levinas and Benny Lévy.