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Masque indien, identité noire : l’usage politique des rituels afro-indiens par la classe ouvrière afro-américaine de La Nouvelle-Orléans

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2016. Ressources en ligne : Abrégé : Cet article se propose d’étudier l’héritage du binarisme racial à La Nouvelle-Orléans au travers des parades festives des Mardi Gras Indians, rituel folklorique spécifique à la ville, même si on en trouve des échos dans l’aire caraïbe et sud-américaine. Prenant acte de la longue histoire du « playing Indian » (Philip Deloria) aux États-Unis, il envisage dans un premier temps les processions organisées par ces tribus fictives d’« Indiens noirs » comme une porte dérobée vers un ailleurs racial, comme l’« invention d’une tradition » (Eric Hobsbawm) et comme l’exercice du « droit à être un autre » (Mikhaïl Bakhtine). Ces mêmes défilés, ainsi que les six à neuf mois de préparatifs qui les précèdent, sont ensuite réinterprétés comme l’expression « infra-politique » (James C. Scott) d’une identité noire conquérante et autonome, qui se rit des règles instaurées par l’élite politique et économique blanche de La Nouvelle-Orléans dans le but de canaliser l’esprit festif et marginaliser les pratiques culturelles populaires afro-américaines. Enfin, cet article revient sur la trêve conclue en 2011 entre la municipalité blanche de La Nouvelle-Orléans et les Mardi Gras Indians afin d’en démêler les implications en termes de relations de pouvoir depuis le passage de l’ouragan Katrina.Abrégé : This article examines the legacy of New Orleans’s history of racial binarism by studying the localized festive performances of the Mardi Gras Indians. Using Philip Deloria’s classic account of the ways Indian traditions, images, and clothing have been appropriated by white American men in the United States since the colonial period, it initially considers the processions organized by these fictitious “black Indian” tribes as a secret door to a racial “counter-site” (Foucault), as the invention of a new identity and as the exercise of the “right to be other” (Bakhtin). Mardi Gras and St. Joseph’s night parades, as well as the six to nine months of hard work that precede them, are later reinterpreted as the “infra-political” expression (James C. Scott) of a belligerent, self-reliant black identity that defies the rules imposed by the city elites so as to curb the festive spirit and marginalise black working-class cultural practices. Finally, this article enquires into the five-year-old cessation of hostilities between the NOPD and the Mardi Gras Indians and tries to understand its implications in terms of racial relations since Katrina.
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Cet article se propose d’étudier l’héritage du binarisme racial à La Nouvelle-Orléans au travers des parades festives des Mardi Gras Indians, rituel folklorique spécifique à la ville, même si on en trouve des échos dans l’aire caraïbe et sud-américaine. Prenant acte de la longue histoire du « playing Indian » (Philip Deloria) aux États-Unis, il envisage dans un premier temps les processions organisées par ces tribus fictives d’« Indiens noirs » comme une porte dérobée vers un ailleurs racial, comme l’« invention d’une tradition » (Eric Hobsbawm) et comme l’exercice du « droit à être un autre » (Mikhaïl Bakhtine). Ces mêmes défilés, ainsi que les six à neuf mois de préparatifs qui les précèdent, sont ensuite réinterprétés comme l’expression « infra-politique » (James C. Scott) d’une identité noire conquérante et autonome, qui se rit des règles instaurées par l’élite politique et économique blanche de La Nouvelle-Orléans dans le but de canaliser l’esprit festif et marginaliser les pratiques culturelles populaires afro-américaines. Enfin, cet article revient sur la trêve conclue en 2011 entre la municipalité blanche de La Nouvelle-Orléans et les Mardi Gras Indians afin d’en démêler les implications en termes de relations de pouvoir depuis le passage de l’ouragan Katrina.

This article examines the legacy of New Orleans’s history of racial binarism by studying the localized festive performances of the Mardi Gras Indians. Using Philip Deloria’s classic account of the ways Indian traditions, images, and clothing have been appropriated by white American men in the United States since the colonial period, it initially considers the processions organized by these fictitious “black Indian” tribes as a secret door to a racial “counter-site” (Foucault), as the invention of a new identity and as the exercise of the “right to be other” (Bakhtin). Mardi Gras and St. Joseph’s night parades, as well as the six to nine months of hard work that precede them, are later reinterpreted as the “infra-political” expression (James C. Scott) of a belligerent, self-reliant black identity that defies the rules imposed by the city elites so as to curb the festive spirit and marginalise black working-class cultural practices. Finally, this article enquires into the five-year-old cessation of hostilities between the NOPD and the Mardi Gras Indians and tries to understand its implications in terms of racial relations since Katrina.

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