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L’émigration des immigrés,une dimension oubliée de la mobilité géographique

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2019. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article analyse la mobilité géographique des immigrés par rapport à celle des natifs en tenant compte des départs du pays d’accueil. Alors que la mobilité résidentielle de la plupart des natifs s’effectue au sein du territoire national, une proportion importante d’immigrés le quitte pour leur pays de naissance ou un pays tiers. Mais ces flux d’émigration sont souvent occultés, tant par l’approche rétrospective habituellement adoptée pour l’étude de la mobilité résidentielle, qu’en raison du manque de données adaptées pour mesurer les sorties du territoire. Ce travail se distingue en proposant une analyse du taux de départ des communes françaises, quelle que soit la destination. Dépassant la dichotomie entre migration interne et migration internationale, cette approche intégralement fondée sur un suivi individuel offre une mesure générale de la mobilité incluant l’émigration. Ce travail est mené à partir de l’exploitation d’un large panel administratif constitué de recensements exhaustifs et de l’état civil. Représentatif de la population, il permet un suivi systématique des trajectoires individuelles sur le territoire métropolitain français entre 1968 et 1999, tout en demeurant représentatif de l’ensemble de la population. La mobilité des immigrés se révèle nettement plus élevée que celle habituellement mesurée de façon rétrospective : elle est de 30 % à 50 % supérieure à celle des natifs. Un quart à un tiers des immigrés observés à un recensement donné ont quitté le territoire français au bout de 7 à 9 ans.Abrégé : This article analyses the geographical mobility of immigrants with respect to natives, taking account of departures from the receiving country. While the residential mobility of most natives is confined within national borders, a large proportion of immigrants return to their country of birth or depart to another international destination. However, as retrospective methods are generally applied to study residential mobility, and suitable data on departures from the national territory are lacking, these emigration flows are often overlooked. Adopting a novel approach, this study analyses rates of departure from French municipalities, for whatever destination. Based entirely on the follow-up of individual movements, this approach moves beyond the dichotomy between internal and international migration to provide an overall measure of mobility, including emigration. Using a large set of administrative panel data representative of the general population, drawn from full censuses and civil records, this study was able to systematically follow all individual trajectories on the territory of metropolitan France between 1968 and 1999 while remaining representative of the population as a whole. Levels of immigrant mobility prove to be much higher than those habitually measured using retrospective methods. They are 30–50% higher than those of natives. Between one-quarter and one-third of immigrants observed in a given census have left France within seven to nine years.Abrégé : Este artículo analiza la movilidad geográfica de los inmigrados comparada a la de los nativos, teniendo en cuenta las salidas del país de acogida. Mientras que la movilidad residencial de la mayor parte de los nativos se efectúa dentro del territorio nacional, una parte importante de los inmigrados lo abandonan para volver al país de origen o ir a otro país. Pero estos flujos están frecuentemente ocultados tanto por el enfoque retrospectivo adoptado habitualmente en el estudio de la movilidad residencial, que a causa de la falta de datos apropiados para estudiar las salidas de territorio. Este trabajo se distingue proponiendo un análisis de las tasas de salida de los municipios franceses, cualquiera que sea el destino. Sobrepasando la dicotomía entre migración interna y migración internacional, este enfoque, fundado integralmente en un seguimiento individual, ofrece una medida general de la movilidad, incluida la emigración. Este trabajo ha sido posible gracias a la explotación de un amplio panel administrativo constituido de censos exhaustivos y de los registros de estado civil. Representativo del conjunto de la población, este panel permite un seguimiento sistemático de las trayectorias individuales sobre el territorio metropolitano francés entre 1968 y 1999. La movilidad de los inmigrados aparece netamente más importante que la habitualmente medida de manera retrospectiva, y sobrepasa de 30% a 50% la de los nativos. Entre un cuarto y un tercio de los inmigraos observados en un censo dado han abandonado el territorio francés entre 7 y 9 años más tarde.
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Cet article analyse la mobilité géographique des immigrés par rapport à celle des natifs en tenant compte des départs du pays d’accueil. Alors que la mobilité résidentielle de la plupart des natifs s’effectue au sein du territoire national, une proportion importante d’immigrés le quitte pour leur pays de naissance ou un pays tiers. Mais ces flux d’émigration sont souvent occultés, tant par l’approche rétrospective habituellement adoptée pour l’étude de la mobilité résidentielle, qu’en raison du manque de données adaptées pour mesurer les sorties du territoire. Ce travail se distingue en proposant une analyse du taux de départ des communes françaises, quelle que soit la destination. Dépassant la dichotomie entre migration interne et migration internationale, cette approche intégralement fondée sur un suivi individuel offre une mesure générale de la mobilité incluant l’émigration. Ce travail est mené à partir de l’exploitation d’un large panel administratif constitué de recensements exhaustifs et de l’état civil. Représentatif de la population, il permet un suivi systématique des trajectoires individuelles sur le territoire métropolitain français entre 1968 et 1999, tout en demeurant représentatif de l’ensemble de la population. La mobilité des immigrés se révèle nettement plus élevée que celle habituellement mesurée de façon rétrospective : elle est de 30 % à 50 % supérieure à celle des natifs. Un quart à un tiers des immigrés observés à un recensement donné ont quitté le territoire français au bout de 7 à 9 ans.

This article analyses the geographical mobility of immigrants with respect to natives, taking account of departures from the receiving country. While the residential mobility of most natives is confined within national borders, a large proportion of immigrants return to their country of birth or depart to another international destination. However, as retrospective methods are generally applied to study residential mobility, and suitable data on departures from the national territory are lacking, these emigration flows are often overlooked. Adopting a novel approach, this study analyses rates of departure from French municipalities, for whatever destination. Based entirely on the follow-up of individual movements, this approach moves beyond the dichotomy between internal and international migration to provide an overall measure of mobility, including emigration. Using a large set of administrative panel data representative of the general population, drawn from full censuses and civil records, this study was able to systematically follow all individual trajectories on the territory of metropolitan France between 1968 and 1999 while remaining representative of the population as a whole. Levels of immigrant mobility prove to be much higher than those habitually measured using retrospective methods. They are 30–50% higher than those of natives. Between one-quarter and one-third of immigrants observed in a given census have left France within seven to nine years.

Este artículo analiza la movilidad geográfica de los inmigrados comparada a la de los nativos, teniendo en cuenta las salidas del país de acogida. Mientras que la movilidad residencial de la mayor parte de los nativos se efectúa dentro del territorio nacional, una parte importante de los inmigrados lo abandonan para volver al país de origen o ir a otro país. Pero estos flujos están frecuentemente ocultados tanto por el enfoque retrospectivo adoptado habitualmente en el estudio de la movilidad residencial, que a causa de la falta de datos apropiados para estudiar las salidas de territorio. Este trabajo se distingue proponiendo un análisis de las tasas de salida de los municipios franceses, cualquiera que sea el destino. Sobrepasando la dicotomía entre migración interna y migración internacional, este enfoque, fundado integralmente en un seguimiento individual, ofrece una medida general de la movilidad, incluida la emigración. Este trabajo ha sido posible gracias a la explotación de un amplio panel administrativo constituido de censos exhaustivos y de los registros de estado civil. Representativo del conjunto de la población, este panel permite un seguimiento sistemático de las trayectorias individuales sobre el territorio metropolitano francés entre 1968 y 1999. La movilidad de los inmigrados aparece netamente más importante que la habitualmente medida de manera retrospectiva, y sobrepasa de 30% a 50% la de los nativos. Entre un cuarto y un tercio de los inmigraos observados en un censo dado han abandonado el territorio francés entre 7 y 9 años más tarde.

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