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Les usagers du travail social qui cumulent les indices de vulnérabilité (jeunes en difficulté, pauvres, personnes à la marge de la société) se plaignent parfois de ces professionnels qui ne les comprennent pas, volontiers autoritaires et moralisateurs ou tout simplement désabusés. Cet article se propose d’analyser sous l’angle culturel et cognitif l’émergence du décalage. Cette approche plus « anthropologique » est complétée d’une analyse plus macro qui met en relation « décalage culturel » et dérive instrumentale des services publics. La conclusion nous conduit vers une connaissance pluridisciplinaire des usagers qui tourne résolument le dos au « psychologisme » ou à la surmédicalisation. Elle plaide pour des actions plus politiques, citoyennes et collectives. En profondeur de champ : un croisement des cultures de paix et de résistance.

Cultural gap ‘professionals-users’ and instrumental drift from public servicesSocial work users who accumulate clues of vulnerability (teenagers in trouble, poor people, people in the margin of society) complain sometimes about these professionals who do not understand them, willingly authoritarian and moralizer or even simply disillusioned. This article offers to analyse the emergence of the gap from a cultural and cognitive angle. This approach more ‘anthropological’ is completed by a more macro analyse which set in relationship ‘cultural gap’ and instrumental drift from public services. The conclusion leads us to a multidisciplinary knowledge of the users that turns resolutely its back to ‘psychologisme’ or to an over-medicalization. It pleads for more political, citizenship and collective actions. In long term : a crossbreeding of peace and resistance cultures.