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L’article retrace le processus par lequel la microsimulation, nouvelle forme d’évaluation ex ante, s’est imposée comme l’instrument privilégié pour concevoir et anticiper des effets d’une réforme du système socio-fiscal en France. Principalement conçus au sein des administrations « chiffreuses », les modèles de microsimulation sont d’abord élaborés de façon non coordonnée, appelant des jeux de concurrence mais aussi de coopération entre les équipes et institutions en charge de leur développement. Une nouvelle étape s’amorce à la fin des années 2000. Le monopole quasi exclusif de l’administration sur la microsimulation s’érode avec le retour progressif des économistes académiques dans le domaine. En découle une recomposition du paysage de la microsimulation qui, malgré la subsistance d’entreprises concurrentes, affirme un monopole de l’instrument sur la façon de penser une réforme du système socio-fiscal.

This article explains how microsimulation, a new ex ante assessment method, became the “gold standard” to make and evaluate the effects of socio-fiscal reform. Primarily designed under costing-obsessed administrations, microsimulation models were initially developed with a lack of coordination, prompting institutions and teams leading the development to compete as well as cooperate. At the end of the 2000s, a new chapter began. The near-monopoly of microsimulation administration began to wane as academic economists gradually returned with renewed interest in the field. This led to a redrawing of the microsimulation landscape, which, despite the existence of competing companies, affirmed the status of this tool’s monopoly on the way in which reforming the socio-fiscal system is conceived.