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Ancient Greece in African Political Thought

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 1967. Ressources en ligne : Abrégé : On peut presque toujours affirmer, sans grand risque d’erreur, que « tout a son origine en Grèce ». C’est parfois un mythe, mais beaucoup de penseurs se tournent vers la Grèce pour retrouver les origines de leur propre pensée. Les nationalistes africains ne font pas exception. L’auteur analyse la nature de ces tendances, leur influence parmi les nationalistes africains, pour en venir à la question suivante : la civilisation de la Grèce Antique était-elle réellement européenne ?La croyance que la Grèce était en Europe est à l’origine, pour l’auteur, de l’incroyable arrogance culturelle des Européens. En 1841, le Professeur Arnold, de l’Université d’Oxford, déclarait que l’histoire de la civilisation était celle de quelques races créatrices, qui disparaissaient une fois leur œuvre terminée. Les Grecs transmirent leur savoir aux Romains, et ceux-ci aux Germains, parmi lesquels l’Angleterre était la nation la plus civilisée. C’était là l’histoire des civilisations expliquée par Lord Lugard pour justifier la politique anglaise en Afrique.L’héritage gréco-romain a encore servi pour « prouver » que les Blancs sont biologiquement plus intellectuels que les Noirs, et la preuve en serait que — selon toute vraisemblance — Aristote était blanc, et, par ailleurs, qu’aucun langage africain n’a atteint au degré d’élaboration de la langue grecque.La négritude naquit en partie comme réaction contre l’orgueil culturel blanc. Mais elle fait la part trop belle aux Européens. En affirmant que le génie africain réside dans l’émotivité et la sensibilité et non dans des abstractions intellectuelles, Senghor admet implicitement que « la raison et la faculté d’analyser » viennent de Grèce. Cheikh Anta Diop fait remarquer qu’à l’Université de Tombouctou les commentaires sur la logique formelle d’Aristote allaient bon train. Ainsi, pour établir son égalité intellectuelle avec l’Occident, l’Afrique doit se montrer aussi « grecque » que quiconque.Mais il s’agit d’autre chose; en fait, de l’influence de l’Egypte sur la civilisation grecque. Car si le Nil était la source de la civilisation, l’Afrique de l’Est était la source du Nil, et il a fallu plusieurs siècles pour le découvrir.Des historiens et archéologues modernes ont montré que cette partie du continent avait des relations commerciales et culturelles avec le monde antique. Il y a cinquante ans, Sir Wallis Budge, un éminent universitaire anglais, découvrit que les ancêtres des Egyptiens pouvaient bien provenir de l’Ouganda actuel. Les nationalistes modernes africains, Cheikh Anta Diop par exemple, affirment catégoriquement que les anciens égyptiens étaient africains, et que leur culture était nègre. Mais, selon Ali A. Mazrui, Diop va trop loin quand il affirme que, au moment de son apogée, la culture grecque continue à tout devoir à l’Egypte. Néanmoins, Diop, se basant sur les sources gréco-romaines, a tenté de prouver que le continent africain possède une histoire aussi glorieuse que celle de quiconque. Les historiens blancs quant à eux affirment que l’Histoire d’Afrique commence avec l’arrivée des blancs.Le concept « Europe » est très récent, et les Romains utilisaient rarement ce terme. L’auteur conclut que les Grecs sont bien les pères de la modernité universelle, mais il nie qu’ils aient été ceux de la civilisation européenne.
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On peut presque toujours affirmer, sans grand risque d’erreur, que « tout a son origine en Grèce ». C’est parfois un mythe, mais beaucoup de penseurs se tournent vers la Grèce pour retrouver les origines de leur propre pensée. Les nationalistes africains ne font pas exception. L’auteur analyse la nature de ces tendances, leur influence parmi les nationalistes africains, pour en venir à la question suivante : la civilisation de la Grèce Antique était-elle réellement européenne ?La croyance que la Grèce était en Europe est à l’origine, pour l’auteur, de l’incroyable arrogance culturelle des Européens. En 1841, le Professeur Arnold, de l’Université d’Oxford, déclarait que l’histoire de la civilisation était celle de quelques races créatrices, qui disparaissaient une fois leur œuvre terminée. Les Grecs transmirent leur savoir aux Romains, et ceux-ci aux Germains, parmi lesquels l’Angleterre était la nation la plus civilisée. C’était là l’histoire des civilisations expliquée par Lord Lugard pour justifier la politique anglaise en Afrique.L’héritage gréco-romain a encore servi pour « prouver » que les Blancs sont biologiquement plus intellectuels que les Noirs, et la preuve en serait que — selon toute vraisemblance — Aristote était blanc, et, par ailleurs, qu’aucun langage africain n’a atteint au degré d’élaboration de la langue grecque.La négritude naquit en partie comme réaction contre l’orgueil culturel blanc. Mais elle fait la part trop belle aux Européens. En affirmant que le génie africain réside dans l’émotivité et la sensibilité et non dans des abstractions intellectuelles, Senghor admet implicitement que « la raison et la faculté d’analyser » viennent de Grèce. Cheikh Anta Diop fait remarquer qu’à l’Université de Tombouctou les commentaires sur la logique formelle d’Aristote allaient bon train. Ainsi, pour établir son égalité intellectuelle avec l’Occident, l’Afrique doit se montrer aussi « grecque » que quiconque.Mais il s’agit d’autre chose; en fait, de l’influence de l’Egypte sur la civilisation grecque. Car si le Nil était la source de la civilisation, l’Afrique de l’Est était la source du Nil, et il a fallu plusieurs siècles pour le découvrir.Des historiens et archéologues modernes ont montré que cette partie du continent avait des relations commerciales et culturelles avec le monde antique. Il y a cinquante ans, Sir Wallis Budge, un éminent universitaire anglais, découvrit que les ancêtres des Egyptiens pouvaient bien provenir de l’Ouganda actuel. Les nationalistes modernes africains, Cheikh Anta Diop par exemple, affirment catégoriquement que les anciens égyptiens étaient africains, et que leur culture était nègre. Mais, selon Ali A. Mazrui, Diop va trop loin quand il affirme que, au moment de son apogée, la culture grecque continue à tout devoir à l’Egypte. Néanmoins, Diop, se basant sur les sources gréco-romaines, a tenté de prouver que le continent africain possède une histoire aussi glorieuse que celle de quiconque. Les historiens blancs quant à eux affirment que l’Histoire d’Afrique commence avec l’arrivée des blancs.Le concept « Europe » est très récent, et les Romains utilisaient rarement ce terme. L’auteur conclut que les Grecs sont bien les pères de la modernité universelle, mais il nie qu’ils aient été ceux de la civilisation européenne.

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