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RésuméL’objectif de cet article est de souligner le poids d’un paramètre – les élections – trop souvent négligé par les spécialistes des politiques publiques dans la compréhension de l’action publique. Empiriquement, il s’appuie sur des exemples tirés des politiques locales de développement social urbain et de sécurité. Deux types d’effets sont envisagés : l’impact des alternances électorales sur la conduite des politiques et la façon dont les protagonistes des politiques publiques modifient leur implication en fonction des échéances électorales à venir. Pour le premier type d’effets, on souligne le caractère conditionnel dans lequel un changement politique peut se traduire par des changements de politiques (usure des recettes passées, caractère clivant du thème). Pour le second type, sont indiqués les impacts des anticipations électorales tant sur la substance que sur le rythme même de la décision publique ainsi que les conflits d’appropriation dont le temps électoral peut faire l’objet.

The object of this article is to focus on a parameter – elections – that is too often neglected by specialists in public policy as they seek to understand the nature and origins of public action. Empirically, it takes examples from the local politics of social welfare and anti-crime policy. Two types of effects are considered : the impact of changing electoral majorities on policy making, and the way in which the protagonists in the policy process modify their focus and priorities in light of upcoming elections. Concerning the first of these effects, we consider the various ways in which a change in politics might lead to a change in policy (wearing out of past prescriptions, cleavage-producing effects of political themes). For the second, we consider the impact on actors of their looking ahead to elections on the substance as well as the timing of policy decisions. In this context, we take account of conflicts that revolve around taking credit for policy and its relationship to the election cycle.