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Clément Bonnet, président de Santé Mentale France pour la région Île France n’hésite pas à apparaître à contre courant pour le jugement éventuel de certains partisans de la pair-aidance. Sa longue expérience des dispositifs psychiatriques lui fait envisager la pair-aidance professionnelle comme une possible impasse. Autant examiner les arguments dont il paraît difficile de réfuter la solidité, énoncés selon trois ordres.Tout d’abord, il relève un contraste flagrant entre le désarroi actuel dans les établissements de santé mentale et l’optimisme d’une insertion professionnelle de pairs-aidants figurant plus comme un mirage qu’un véritable remède.Ensuite, il analyse le flou des contours de ce nouveau métier : l’imprécision face aux statuts professionnels définis, l’indétermination des compétences des pairs-aidants et leur absence de véritable spécificité, non réductible au seul savoir expérientiel.Enfin, il pointe les risques et dangers, en particulier celui d’un inconfort de difficilement pouvoir trouver leur place dans un collectif soignant dont la cohérence constitue une exigence impérative.Néanmoins, à nombre de reprises, l’auteur nuance son propos. Il salue la pair-aidance dans les GEM, se montre favorable à l’animation d’ateliers avec des pairs-aidants bénévoles et, même, rémunérés sous réserve que leurs interventions se fassent par l’intermédiaire de plateformes associatives indépendantes de la hiérarchie des établissements de santé mentale.