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Cette étude s’intéresse au moment où le placement prend effet en prenant appui sur les témoignages des enfants eux-mêmes. Elle a pour objectifs de décrire les émotions éprouvées par les enfants au moment de la séparation et de l’accueil dans un nouveau lieu de vie telles qu’ils peuvent eux-mêmes les rapporter, et d’explorer les stratégies adaptatives mises en œuvre par les enfants pour faire face à la séparation. 15 enfants âgés de 10 à 18 ans ont été interrogés dans le cadre d’entretiens semi-directifs. Les données ont été traitées quantitativement et qualitativement avec le logiciel d’analyse sémantique Tropes et avec le scénario « Emotaix », qui permet de recenser et de catégoriser le lexique émotionnel présent dans les récits. L’analyse des résultats montre que les enfants ressentent majoritairement des émotions à valence négative au moment du placement. Les émotions les plus saillantes s’articulent autour de quatre catégories : l’anxiété, le mal-être et le trouble, le bien-être étant proportionnellement beaucoup moins représenté. À la lumière de la théorie de l’attachement, cette étude permet d’améliorer notre compréhension de l’expérience faite par les enfants au moment où le placement prend effet et de formuler des préconisations visant à mieux les accompagner.

This study focusses on the period in which placements come into effect by drawing on the direct testimonies of the children. Its objectives are to describe the emotions that these children experience at the time of separation and arrival at a new living-space such as they report them and to explore the adaptive strategies which these children make use of to cope with separation. Fifteen children aged ten to eighteen were questioned in the context of semi-structured interviews. The results were processed quantitatively and qualitatively with the semantic analysis software Tropes and its “Emotaix” scenario, which identifies and categorizes the emotional lexicon present in the accounts. Analysis of the results shows that the children mostly feel emotions with a negative valence at the time of placement. The most salient emotions fall into four categories: anxiety, discomfort, disorder, and well-being, with the last being proportionately much less represented. In light of attachment theory, this study helps to improve our understanding of the children’s experience when the placement comes into effect and to formulate recommendations aimed at better supporting them.