Dépendance nourricière et domination culturelle
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Résumé La dépendance à une substance, de même que les troubles des conduites alimentaires, peut être vue comme un moyen d’assou~vir seul ses besoins les plus intimes. La dépendance apparaît alors, paradoxalement, comme la conséquence d’une recherche effrénée d’indépendance vis-à-vis des autres: la substance est un substitut avec lequel l’individu cherche à se sevrer sur le plan relationnel. Au lieu de chercher à s’autonomiser du contexte familial qui subvenait à ses besoins initiaux en développant d’autres types de relations intimes, il s’enferre dans une logique «nourricière »: l’addiction correspond à un refus opiniâtre d’être « nourri» par d’autres que lui-même. Cette problématique est renforcée lorsque les parents sont eux-mêmes dépendants des services sociaux du fait d’un con~texte historique de domination culturelle. Le cas des Aborigènes australiens en est un exemple parmi d’autres.
Substance dependence, like eating disorders, can be seen as a means whereby individuals attempt to satisfy their most intimate needs by themselves. Paradoxically, dependence then appears as a consequence of a frantic pursuit of independence from others, the substance in question being a substitute through which individuals attempt to wean themselves off from relationships. Instead of trying to become autonomous from the family context that met their initial needs by developing other types of intimate relationships, they remain tangled up in a «nurturing » logic: addiction corresponds to an unrelenting refusal to be «nourished » by anyone but oneself. This situation is reinforced when, as a result of historical contexts of cultural domination, parents are themselves dependent on welfare. Australian Aboriginal people make up a case among others.
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