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Les drogues illicites, à l’image d’autres biens de consommation, connaissent des cycles de mode favorisant tour à tour différentes substances. L’engouement pour l’ecstasy – comprimé de MDMA – dans les années 1990 laisse place à la cocaïne au cours de la décennie suivante, qui à son tour se voit concurrencée par le retour de la MDMA sous forme de poudre depuis 2010. Comment rendre compte de ces tendances ? L’objectif de cet article est de proposer, par le biais d’analyse d’entretiens et de données quantitatives, des explications quant au retour à la mode de la MDMA – et au déclin de la cocaïne – depuis 2010. Les éléments de réponse sont multiples : des fonctions peu ou prou équivalentes assurées par les deux produits dans un cadre festif ; un rapport pureté-prix favorable à la MDMA ; le rôle joué par le mode de consommation et enfin, l’effet de nouveauté dont bénéficie la MDMA au regard de la dégradation de l’image de la cocaïne.

Fashion cycles of illicit drugs : the case of MDMA and cocaineIllicit drugs, like other consumer goods, know cycles of fashion promoting successively different substances. The craze for ecstasy—MDMA pill—in the 1990s gave way to cocaine in the following decade, which in turn has seen itself competing with the return of MDMA powder since 2010. How to account for these trends ? The objective of this paper is to propose, through analysis of interviews and quantitative data, an explanation of the return to fashion of MDMA—and the decline of cocaine—since 2010. There are multiple answers : equivalent functions provided by the two products in a festive environment, a favourable a purity-price ratio of MDMA, the role played by the pattern of use, and finally, the novelty effect of MDMA compared with the degradation of cocaine’s image.