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La question du lien entre traumatisme et addiction est soulevée depuis les travaux de Ferenczi et fait aujourd’hui l’objet de multiples recherches psychopathologiques, épidémiologiques ou encore neurobiologiques. Dans une perspective psychodynamique et à l’aide de modèles issus de la psychosomatique, nous avons cherché à comprendre en quoi le recours à un objet d’addiction répond, pour le sujet traumatisé, d’un double mouvement. D’un côté, il vise à réduire la détresse psychique, en réprimant et en « éjectant » les affects, ce qui traduit des effets négatifs du traumatisme, de déliaison et de clivage. De l’autre, cette tendance tenterait d’assurer une liaison des excitations vécues en excès, dans un Au-delà du principe de plaisir, répondant à une recherche de réorganisation, un des effets positifs du traumatisme (Freud, 1939). A partir d’un cas clinique, nous verrons en quoi la conduite addictive viendrait répéter, au niveau du corps et non de la psyché, une expérience à nouveau « traumatique » où le sujet peut cette fois-ci en être l’acteur et non l’objet.

Addictions, avoidance and trauma repetitionThe link between trauma and addiction has been debated since the work of Ferenczi ; it is now the topic of numerous psychopathological, epidemiological as well as neurobiological research studies. From a psychodynamic perspective using psychosomatic models, we want to understand how a traumatized subject’s recourse to an object of addiction can be thought of as a double-sided process. On the one hand the aim is to reduce psychological distress by repressing and « ejecting » affect, revealing the negative effects of trauma, i.e. disassociation and splitting. On the other hand, this tendency would attempt to ensure a link between the excess of experienced excitation as in « Beyond the pleasure principal », in a search for reorganization, which is one of the positive effects of trauma (Freud, 1939a). In a clinical case, we will try to show how addictive conduct would be re-enacted, not on the psychic but on the bodily level, a new « traumatic » experience where this time the subject may be the agent of his actions and not the object.