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L’ambivalence selon Bleuler : les nouvelles trajectoires d’un symptôme oublié

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2015. Ressources en ligne : Abrégé : Individualisée en 1910 par Eugen Bleuler comme symptôme fondamental des troubles du spectre de la schizophrénie, l’ambivalence désigne la tendance de l’esprit schizophrénique à faire coexister, de manière non dialectique et indépassable pour le sujet, deux attitudes affectives ou deux idées opposées en même temps et avec la même puissance. L’originalité de Bleuler est d’avoir pensé l’ambivalence comme étant le résultat d’un relâchement associatif produit par une scission («  Spaltung »), voire une disparition («  Zerspaltung ») nette et radicale des associations fortes issues de la pensée empirique. Ce symptôme, qui est toujours présent même dans les cas les plus légers, peut se manifester sous une forme affective («  affective Ambivalenz »), volitive («  Ambitendez ») ou intellectuelle («  intellektuelle Ambivalenz »). Désormais, les critères actuels permettant de poser un diagnostic de schizophrénie ne font plus aucunement mention de l’ancienne ambivalence bleulérienne, le reproche principal étant celui d’être un symptôme trop rare, trop vague et trop psychanalytique. C’est probablement ce dernier point qui est le plus fondé. L’ambivalence affective, placée au centre de la théorie des pulsions, se décline selon la structure de personnalité du sujet : elle est intégrée chez le patient névrotique (Freud, 1938), clivée chez le patient limite (Kernberg, 2004) et paradoxale chez le patient schizophrène (Racamier, 1990). Sous la loupe de la psychopathologie, nous allons décrire ces différentes formes d’ambivalence et expliquer en quoi elles se différencient, pour montrer que l’ambivalence bleulérienne reste un trouble de base tout à fait intéressant à diagnostiquer, avant de présenter les équivalents que nous avons su trouver du côté de la phénoménologie psychiatrique et de compléter notre exposé par les apports de la psychologie expérimentale et des neurosciences psychiatriques.Abrégé : Ambivalence according to Bleuler: new trajectories for a forgotten symptomSpecified in 1910 by Eugen Bleuler as the fundamental symptom of disorders in the spectrum of schizo-phrenia, ambivalence designates the tendancy of the schizophrenic mind to make coexist in a non dia-lectic and insurpassable manner for the subject, two affective attitudes or two opposite ideas at the same time and with the same intensity. Bleuler’s originality was to have thought of ambivalence as the result of an associative loosering brought on by a splitting (Spaltung) or even the clear and radical disappearence (Zerspaltung) of strong associations coming from empiring thought. This symptom, which is always present, even in the mildest of cases, can manifest itself in an affective form (« affective Ambivalenz »), a volitive form (« Ambitendenz ») or intellectual form (« intellektuelle Ambivalenz »). Nowaday, criterium for diagnosing schizophrenia makes no more mention of Bleuler’s former ambivalence, the major reproach being that it is a symptom that is too rare, to vague and too psychoanalytical. It is probably this last point that is the most founded. Affective ambivalence, put in the center of the theory of instincts, is declined according to the subject’s personality structure : it is integrated in a neurotic patient (Freud, 1938), split in a borderline patient (Kernberg, 2004), and paradoxal in a schizophrenic patient (Racamier, 1990). Examined from the viewpoint of psychopathology, we will describe these different forms of ambivalence and explain in what may they differ, to show that Bleulerian ambivalence remains a most interesting basic disorder to diagnose, before presenting equivalents that we were able to find from the angle of phenomenological psychiatry and by completing our exposé with contributions from experimental psychology and from psychiatric neurosciences.
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Individualisée en 1910 par Eugen Bleuler comme symptôme fondamental des troubles du spectre de la schizophrénie, l’ambivalence désigne la tendance de l’esprit schizophrénique à faire coexister, de manière non dialectique et indépassable pour le sujet, deux attitudes affectives ou deux idées opposées en même temps et avec la même puissance. L’originalité de Bleuler est d’avoir pensé l’ambivalence comme étant le résultat d’un relâchement associatif produit par une scission («  Spaltung »), voire une disparition («  Zerspaltung ») nette et radicale des associations fortes issues de la pensée empirique. Ce symptôme, qui est toujours présent même dans les cas les plus légers, peut se manifester sous une forme affective («  affective Ambivalenz »), volitive («  Ambitendez ») ou intellectuelle («  intellektuelle Ambivalenz »). Désormais, les critères actuels permettant de poser un diagnostic de schizophrénie ne font plus aucunement mention de l’ancienne ambivalence bleulérienne, le reproche principal étant celui d’être un symptôme trop rare, trop vague et trop psychanalytique. C’est probablement ce dernier point qui est le plus fondé. L’ambivalence affective, placée au centre de la théorie des pulsions, se décline selon la structure de personnalité du sujet : elle est intégrée chez le patient névrotique (Freud, 1938), clivée chez le patient limite (Kernberg, 2004) et paradoxale chez le patient schizophrène (Racamier, 1990). Sous la loupe de la psychopathologie, nous allons décrire ces différentes formes d’ambivalence et expliquer en quoi elles se différencient, pour montrer que l’ambivalence bleulérienne reste un trouble de base tout à fait intéressant à diagnostiquer, avant de présenter les équivalents que nous avons su trouver du côté de la phénoménologie psychiatrique et de compléter notre exposé par les apports de la psychologie expérimentale et des neurosciences psychiatriques.

Ambivalence according to Bleuler: new trajectories for a forgotten symptomSpecified in 1910 by Eugen Bleuler as the fundamental symptom of disorders in the spectrum of schizo-phrenia, ambivalence designates the tendancy of the schizophrenic mind to make coexist in a non dia-lectic and insurpassable manner for the subject, two affective attitudes or two opposite ideas at the same time and with the same intensity. Bleuler’s originality was to have thought of ambivalence as the result of an associative loosering brought on by a splitting (Spaltung) or even the clear and radical disappearence (Zerspaltung) of strong associations coming from empiring thought. This symptom, which is always present, even in the mildest of cases, can manifest itself in an affective form (« affective Ambivalenz »), a volitive form (« Ambitendenz ») or intellectual form (« intellektuelle Ambivalenz »). Nowaday, criterium for diagnosing schizophrenia makes no more mention of Bleuler’s former ambivalence, the major reproach being that it is a symptom that is too rare, to vague and too psychoanalytical. It is probably this last point that is the most founded. Affective ambivalence, put in the center of the theory of instincts, is declined according to the subject’s personality structure : it is integrated in a neurotic patient (Freud, 1938), split in a borderline patient (Kernberg, 2004), and paradoxal in a schizophrenic patient (Racamier, 1990). Examined from the viewpoint of psychopathology, we will describe these different forms of ambivalence and explain in what may they differ, to show that Bleulerian ambivalence remains a most interesting basic disorder to diagnose, before presenting equivalents that we were able to find from the angle of phenomenological psychiatry and by completing our exposé with contributions from experimental psychology and from psychiatric neurosciences.

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