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Y a-t-il un gender turn en sciences humaines ? Réponse à la contribution de Marlène Coulomb-Gully, cet article présente le cas de la discipline historique en France, discipline ancienne et traditionnellement masculine. Dans un parcours chronologique de plus de trente-cinq ans, il expose les conditions de production et de réception de l’histoire des femmes et du genre : contexte intellectuel et politique, trajectoires de ses promotrices, politiques académiques et éditoriales, débats historiographiques... La comparaison avec les sciences de l’information et de la communication met en lumière les réticences françaises aux approches de genre et les paradoxes de la situation actuelle. Elle souligne aussi que le genre ne peut pas être considéré seulement comme un concept importé des États-Unis et que ses usages sont multiples et féconds.

Is there a gender turn in social sciences? Answering to Marlène Coulomb-Gully’s paper, this article considers the case of history in France, which is both an old and traditionally masculine topic. Based on a chronological overview over more than 35 years, it describes how women’s and gender history was invented and received by the public: the intellectual and political context, the career path of its proponents, the academic and publishing policies and the historiographical debates. The comparison with information and communication studies highlights the French reluctance to use a gendered approach and the paradox of the current situation. It also underlines that gender is not a concept that is simply imported from the United States, and that its uses are numerous and far-reaching.