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Les auteures, une psychanalyste et une thérapeute familiale d’orientation systémique, partent du constat que des sujets dits en situation de vulnérabilité n’accèdent pas, s’éloignent et/ou renoncent à la possibilité de bénéficier d’un accompagnement psychothérapique dans le cadre habituel des psychothérapies. Ces auteures proposent une réflexion sur les frontières, les aménagements du cadre, des dispositifs et des moyens d’intervention afin de favoriser la rencontre clinique de ces sujets et leur permettent ainsi un accès aux soins. À partir de leurs expériences cliniques au domicile de patients, c’est-à-dire auprès d’enfants, d’adolescents et de leurs familles, ces deux psychologues viennent interroger les frontières, les mouvements psychiques aux frontières que le changement de cadre rend possible. Elles placent la notion d’intimité du sujet, de son lieu de vie, de son lien à l’environnement au cœur du projet thérapeutique, tout en réalisant des ponts entre leurs deux approches épistémologiques pour penser au soin de ces patients à leur domicile1.

The authors, a psychoanalyst and a systemic family therapist, have observed in their practice that vulnerable subjects often do not ask for psychotherapy. What is more, vulnerable patients may either avoid meeting clinical professionals or give up psychological treatment in a usual therapeutic setting. The authors suggest modifications of borders, of frameworks, of facilities, and of intervention methods in order to encourage clinical sessions and to allow patients to engage in and continue with psychological care. Based on their clinical experiences in patients’ homes, the authors question the standard methods of approaching clients, especially children and adolescents and their families. They examine how changes of frameworks and border conditions modify representations of the family’s intimacy. The authors place the notion of the patient’s intimacy, his/her place in life, and his/her ties to his/her environment at the center of the therapeutic project. At the same time, they make connections between their two epistemological approaches in order to propose psychological care at home for vulnerable patients.