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Après avoir rappelé la filiation entre les pionniers du militantisme hacker et les tactiques anti-technocratiques engagées par la Nouvelle Gauche, cet article propose d’interpréter la vague répressive qui frappa les hackers à la fin des années 1980 comme l’une des stratégies de pouvoir conçues pour refermer la crise de gouvernementalité engagée dans les années 1960 — une stratégie depuis réactivée chaque fois qu’un « front hacker » a semblé sur le point de se reconstituer. Ce faisant, il invite à voir dans cet épisode de sécurisation du cyberespace et de répression des répertoires d’action transgressifs un moment critique dans la généalogie du libéralisme autoritaire.

After recalling the lineage between hacktivist pioneers and the anti-technocratic tactics of the New Left, this article construes the repressive wave that hit hackers at the end of the 1980s as one of the power strategies designed to close the crisis of governmentality initiated in the 1960s — a strategy that has since been reactivated whenever a “hacker front” seemed about to materialise. In so doing, it analyses this securitisation of cyberspace and the repression of transgressive action repertoires as a critical moment in the genealogy of authoritarian liberalism.