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Après un passé florissant, la science russe a subi, au cours des années 1990, une importante crise qui s’est traduite par une forte diminution des moyens et des activités. Une étude bibliométrique récente a néanmoins montré que des signes de renouveau sont observables, notamment dans certains sites de province. Cet article interroge ce dynamisme récent dans ses relations avec le modèle scientifique soviétique. On montre que l’héritage soviétique intervient à plusieurs niveaux dans la nouvelle organisation de la science russe. Il conditionne en partie le déploiement des pratiques scientifiques, étant parfois source d’un regain d’activité mais entraînant aussi de lourdes inerties. Il est également mobilisé en tant que valeur lors des débats actuels sur la science. Enfin, il semble aussi perdurer comme modèle politique d’organisation de la science. C’est finalement ces relations complexes à la période soviétique qui confèrent au système de recherche russe toute sa singularité par rapport au modèle scientifique occidental.

THE SOVIET HERITAGE IN THE NEW ORGANIZATION OF SCIENCE IN RUSSIA : WHAT IMPACT ON PRACTICES IN SCIENCE AND TECHNOLOGY TRANSFER PRACTICES After a rich past, Russian science has known in the nineties a strong crisis that resulted in diminishing means and less research activities. Nonetheless, a bibliometric study has shown signs of renewal, mainly in research sites located in provinces. This article examines this new dynamic and the relations with old soviet model. It shows that this heritage plays multiple roles in the new organization of research which conditions the way activities are deployed on the territory, serving as a driver or as impediment of research practices. This heritage is also used as a value in recent debates on science. Finally, it persists as an political organizational model. The actual particularity of the Russian model as compared to the Occidental one seems to be rooted in the complex relations that existed under the soviet model.