Politique étrangère et opinions publiques : les stratégies gouvernementales d'influence et de contrôle de l'opinion publique à l'épreuve de son internationalisation
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Résumé La fin de la guerre froide, la généralisation des sondages et la médiatisation grandissante des événements internationaux sont autant de transformations récentes qui ont profondément changé à la fois la place et le rôle de l’opinion publique en matière de politique étrangère. L’analyse des pratiques gouvernementales dans ce domaine depuis le début des années 1990 montre des acteurs soucieux de l’état de l’opinion publique, parfois même à l’extérieur de leurs frontières. Elle dévoile également des dispositifs gouvernementaux d’influence et de contrôle mis en place pour capter, orienter ou censurer l’expression des différents courants qui constituent l’opinion. De véritables stratégies de communication viennent donc compliquer les calculs secrets qui faisaient jusqu’ici l’essentiel des politiques étrangères. En investissant l’arène médiatique, le gladiateur hobbesien recherche un soutien électoral, un argument de négociation internationale ou un surplus de puissance. Il reconnaît cependant implicitement un droit de cité à une opinion publique parfois sensible à des solidarités transnationales, et perd ainsi le monopole qui le définissait en matière de politique étrangère.
The end of the Cold War, the proliferation of opinion polls and the ever-increasing media coverage of international current events are recent developments that have profoundly altered the impact of public opinion on foreign policymaking. A look at government practices in this domain since the early 1990s shows a mounting concern among policymakers for current public opinion, sometimes even beyond their national borders. It also reveals government measures to influence and control, to harness, “spin” or censure the expression of the various currents that compose public opinion. Indeed, veritable communication strategies have become an essential ingredient of the secret calculations that hitherto formed the core of foreign policymaking. The Hobbesian gladiator has entered the mass media arena in search of electoral support, arguments for international negotiations or an extra dollop of power. But he implicitly acknowledges that public opinion, with its penchant for transnational solidarities, has become an established contender: so he must relinquish his erstwhile monopoly on foreign policymaking.
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