Luttes pour l’égalité et désidentification
Type de matériel :
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Avec la publication de La Nuit des prolétaires en 1981, Jacques Rancière a effectué un renouvellement radical quant à la compréhension du mouvement ouvrier et des conditions de sa formation. Le récit des autodidaxies plébéiennes par l’exhumation des archives fait éclater la cristallisation marxiste de l’identité ouvrière. En opposition à l’identification de l’ouvrier ou du dominé à sa place au sein de la production et dans la société industrielle Rancière va dans Les Mots de l’histoire (1992) et dans La Mésentente (1995) porter l’attention aux modes de subjectivation ouvriers et plébéiens. La subjectivation est précisément ce qui provoque l’intervalle où passe « ce qui n’a son être que dans l’écart des lieux et des identités ». Revenant sur quelques mouvements anciens autant que récents Sans-papiers, Nuit debout, Gilets jaunes, Indigènes de la république, l’article montre en quoi la disparition de l’acteur ouvrier comme acteur du conflit pour l’égalité n’est pas une occasion de désespérer mais de chercher les conditions nouvelles d’une politique sortant des impasses de la représentation.
With the publication of La Nuit des prolétaires in 1981, Jacques Rancière brings a radical change as for the understanding of the labor movement and its making. The account of plebeian acculturation drafted from the archives challenges Marxist crystallization of working-class identity from conditions of social production. Rancière opposes, in The Names Of History ( Les Mots de l’histoire, 1992) and Disagreement ( La Mésentente, 1995), proletarian modes of subjectification to identification of workers assignment with production and industrial society. Taking example from the French contemporary social movements, Sans-Papiers, Nuit Debout, Gilets jaunes, Indigènes de la République, this article shows how the disappearance of the worker as social actor is not a reason to give up fighting but to seek new conditions for a politic emerging from equality.
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