Les hôpitaux en quête de rentabilité : à quel prix ?
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L’ère scientifique de la médecine, communément appelée « médecine fondée sur les preuves », a permis de définir des normes et procédures. Elle a produit les concepts de « médecine industrielle » et de « médecin ingénieur » qui ont servi à justifier l’application systématique du management d’entreprise à l’hôpital et la généralisation du paiement à l’activité (T2A). Le « business plan » a remplacé la planification sanitaire, la recherche de l’augmentation de l’activité l’impératif éthique du « juste soin », la quête de rentabilité le devoir du « juste coût », les structures de gestion (pôles) les structures de soins (services), la concurrence la complémentarité. La notion de « part de marché » s’est substituée à celle de « besoins ». Cette politique, à peu près adaptée aux gestes techniques simples programmés, s’est fracassée sur la réalité de la médecine, en particulier pour la prise en charge des urgences, des pathologies graves ou complexes et des maladies chroniques, notamment chez les personnes très âgées ou en situation de précarité. La définition d’une politique alternative prenant en compte la pluralité de l’exercice médical ne devra pas s’arrêter au rétablissement dans les textes du service public hospitalier. Elle devra réviser les modes de financement, à l’hôpital comme en ville, condition nécessaire pour une réelle coopération.
The Cost of Hospital Cost-Effectiveness The ‘evidence-based medicine’ era has allowed for the definition of norms and procedures. It has produced the concepts of ‘industrial medecine’ and ‘medical engineer’ which have served to legitimate the systematic application of business management principles to hospitals and the generalisation of the performance-based payment by medical act model. ‘Business plans’ have replaced sanitary planning, the maximisation of activities has replaced the ethical imperatives of fair treatment, cost-effectiveness has replaced the duties of fair cost, administrative structures have replaced care structures, and competition has replaced complementariness. Notions such as ‘market shares’ have substituted notions such as ‘needs’. These politics, which were adapted to rather simple, programmed, technical acts, have been challenged by the complex realities of health care, namely in what concerns emergency wards, serious and complex pathologies, as well as chronic illnesses, especially with respect to the elderly and those in situations of precariousness. Defining alternative politics for healthcare should take into account the plurality of situations making up hospital medicine, should go beyond reinstating the principles of public service and should proceed to a revision of the modes of financing within a collaborative framework between hospital and city.
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