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RésuméDans cet article, nous analysons la jurisprudence de l’officialité de Cambrai (1438-1453) à propos des couples en difficulté. Lorsque les époux ne peuvent plus envisager de poursuivre la vie commune, quelles sont les possibilités de mettre un terme à celle-ci ? Au Moyen Âge, cette question n’a pas de sens, le lien matrimonial étant indivisible. Pour ne pas obliger les époux à une cohabitation impossible, voire problématique, le droit canonique médiéval prévoit, dans un premier temps, de tenter une réconciliation des époux ( reconciliatio) et, dans le cas où celle-ci s’avère être un échec, il propose une solution originale, séparant les époux tout en maintenant intact leur lien matrimonial ( separatio quoad thorum et mensam). Qui plus est, à ces deux propositions du droit canonique, il faut ajouter deux moyens détournés par les laïcs que sont l’annulation du mariage ( divortium perpetuum) et l’entrée en religion des époux.

Between Canon Law and Lay Practice : the Couples in Trouble before the Cambrai Episcopal Officiality (1438-1453)In this article we analyze the jurisprudence of the consistory court of Cambrai (1438-1453) regarding the couples in trouble. When the spouses are unable to see how they can proceed with life in common what are the possibilities to put an end to it ? In the Middle Ages, this question is irrelevant, breaking the matrimonial bond is impossible. In order not to force on unwilling couples an impossible, or just simply problematic, cohabitation, mediaeval canon law proposes, at first, an attempt at reconciliation ( reconciliatio), and if this latter turns out to be impossible, it proposes an original solution, granting the couple a separation but keeping intact their matrimonial bond ( separatio quoad thorum et mensam). Furthermore, to these two provisions of canon law must be added two ways by which laymen obliquely reach a similar result, the annulment of the marriage ( divortium perpetuum) and joining the orders.