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RésuméFace à des grèves qui sont susceptibles, comme en 1890, de ressembler aux spasmes de l’émeute, le fabricant lillois ne manque jamais de porter un regard pour le moins dépréciatif sur le monde ouvrier. C’est là un constat bien peu original et loin d’être inattendu. En revanche, il témoigne, ce faisant, de la grande cohérence de sa pensée, tant les commentaires qu’il commet dans ses carnets à propos de ses lectures ou des conférences auxquelles il assiste révèlent un socle idéologique en phase avec la manière dont il « regarde » la classe ouvrière. Derrière les mots pour dire et les silences pour taire celle-ci, il y a même toute une pensée qui, jamais formulée de manière explicite, se trouve constamment tapie au creux du discours. C’est ce soubassement qui lui permet, face à la protestation collective des ouvriers, d’élaborer, par touches successives, un autoportrait flatteur où le patron qu’il est prend figure de médiateur en essayant de se situer au-dessus de la mêlée.

Each One Their Own Springtimes ! Consideration on Strikes and Representation of One’s Self by a Lille Manager. Late xixth CenturyConfronted with strikes that are likely, like those of 1890, to turn into fits of rioting, the Lille manufacturer never misses the opportunity to cast, to put it mildly, a derogatory glance at the workers’ world. This is hardly an original or unexpected assessment. On the other hand, this assessment bears witness to the extreme coherence of his thinking, in so far as the commentaries he writes down in his notebooks about his readings or the conferences he attends reveal an ideological base in step with the way he « considers » the working class. Behind the words that express it and the silences that hush it, there is even a whole system of thought which, although it is never formulated in an explicit manner, lies constantly hidden in the folds of the rhetoric. It is through his reliance on this base that he can, when confronted with the workers’ collective protest, develop, through a succession of brushstrokes, a portrait of himself in which the manager he is assumes the role of a mediator trying to rise above the medley.