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Le coût des dépenses d’éducation est devenu depuis quelques années une préoccupation majeure chez les politiques, dans les familles et les medias. Les spécialistes s’entendent pour reconnaître que son estimation est difficile pour la période actuelle. La chose s’avère encore plus délicate dès lors qu’on veut mener l’enquête pour une période plus ancienne, le xviiie siècle par exemple qui voit se mettre en place des dispositifs éducatifs coûteux au sein d’une minorité de la population. La découverte des « Registres de dépenses » de la baronne de Noyelles, mère de onze enfants, sept filles et quatre garçons, nous a donné une occasion de la mener.Après la présentation des registres, puis de la baronne, de son époux et de leurs enfants, notre contribution passe en revue les dépenses. Leur pesée globale montre l’inégalité de traitement entre les filles et les garçons. Ensuite vient une typologie des dépenses : les études, l’entrée dans un état, les « folies ». Au-delà de la multitude d’informations que ces registres nous apportent, leur lecture rend compte de l’investissement éducatif d’une mère pour ses enfants. La baronne de Noyelles a fait de ses multiples maternités une sorte de « magistrature éducative » assumée avec constance.

« The dear friend who lived only for her children and who sacrificed the whole tranquility of her life » : Lady Baroness de Noyelles’ Expenditures on behalf of Her Children (1759-1771)The cost of education expenditures has become over the past few years a major concern among politicians, within families and in the media. Specialists agree to acknowledge that this cost is difficult to assess in the current period. Such an assessment proves even more tricky when one wants to carry out the investigation for a more ancient period, the xviiith century for example which sees the establishment of costly educational structures within minority circles of the population. The discovery of the ‘Account Books’ of the Lady Baroness de Noyelles, a mother of eleven children, seven daughters and four sons, gave us an opportunity to carry out this investigation.After a presentation of the books, then of the baroness, of her husband and of their children, our contribution goes through all the expenditures. Their global weighing shows an unequal distribution between the girls and the boys. Then comes a typology of the outlays : education, entering a state, ‘follies’. Beyond the multiplicity of information that these books supply, their reading highlights the educational investment of a mother for her children. The baroness of Noyelles made of her numerous motherings a sort of ‘educational commission’ pursued with a steadfast conviction.