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Cet article propose une réflexion sur une représentation classique de l’ouvrier de la mine en tant qu’icône militarisée de la classe ouvrière, une analogie qui s’est principalement consolidée après 1945. À partir d’un corpus de sources hétérogènes et de contextes nationaux variés, il est possible de constater que cette analogie prend racine lors de la première guerre mondiale pour s’exprimer dans les arts mais également dans les discours politiques. Ces productions culturelles et politiques offrent trois principales significations à cette comparaison qui font tour à tour du mineur un héros de la nation dans la bataille de la production, une incarnation du pacifisme au sein de la classe ouvrière et une illustration d’un prolétariat sacrifié, véritable chair à canon de l’industrie capitaliste.

Miners at the front, soldiers underground. The formation of a working-class iconThis article aims to reassess the classic representation of miners as « warlike » icons, in which war and production seem to be the two sides of the same coin, especially after 1945. From a wide range of sources and national contexts, this study underlines how the analogy between soldiers and miners is rooted in the First World War. Indeed, novels, movies, proletarian literature, comic books and political communication developed three distinct meanings of this comparison. First, it encapsulates the well-known political discourses enjoining miners, new national hero, to win the battle of coal, right from 1917. Then, artists such as Pabst or Cronin portrayed the miner as the embodiment of an anti-war soldier. Finally, Belgian proletarian writers expressed another meaning of this analogy, miners being seen as cannon fodder for industrial capitalism.