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Afin de comprendre la circulation d’informations et d’images entre les pays de l’espace baltique, cet article cherche à montrer comment les informations et images (souvent négatives ou jugées telles), venant de la Suède à propos des migrants ou concernant la situation des minorités sexuelles sont utilisées par les acteurs d’extrême droite estonienne, EKRE, pour promouvoir leur idéologie xénophobe et ultra-conservatrice en Estonie. En s’intéressant au discours de ce parti estonien et au contenu de son média « hyperpartisan » en ligne, Uued Uudised, en référence à la Suède, nous comprenons comment la présentation de ce pays nordique comme « contre-modèle » permet à EKRE de fonder ses actions politiques. Cette contribution s’intéresse aussi plus largement à la transnationalisation de l’activité d’EKRE, en observant aussi bien la coopération de cette formation avec d’autres mouvements de l’espace nordique que la reprise des pratiques et stratégies en matière de politique étrangère.

To understand the circulation of information and images in the Baltic Sea region, this article examines how EKRE, an Estonian far-right political party, uses information and images (often negative or deemed to be so) coming from Sweden about migrants or sexual minorities in order to advance its xenophobic, ultraconservative ideology inside Estonia. By focusing on this party’s discourse, the contents of its “hyperpartisan” online media (Uued Uudised) and the references made to Sweden, we see how EKRE uses this Nordic country as a “countermodel” to justify its political actions. The transnationalisation of EKRE’s activities is placed in a broader perspective by examining both its cooperation with other movements in Nordic countries and its adoption of political practices and strategies with regard to foreign policy issues.