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L’anthropologie spéculative de Totem et Tabou est présente dans Psychologie des masses… sous la forme d’une autoréfutation, de nature éminemment politique. Car l’avènement théorique d’une structure proprement transindividuelle, de laquelle découlent à la fois l’individu et le social, maximise la tension avec le mythe évolutionniste. Mais, en faisant de l’individu un effet de la masse, la nouvelle ontologie freudienne de la relation appuyée sur le schème de l’identification ouvre à deux voies d’interprétation opposées. L’une, régressive, identifie genèse de la masse et répétition du parricide originaire : elle pense la régression à l’indistinction sur le modèle de l’hypnose. L’autre, répressive, pose le Surmoi comme origine de la culpabilité pour penser l’individualisation comme autonomisation vis-à-vis de la masse.

The speculative anthropology of Totem and Taboo is present in “Group Psychology and the Analysis of the Ego” as a form of auto-refutation of an eminently political nature. This is because the theoretical advent of a properly trans-individual structure, from which stem both the individual and the social, maximizes the tension with the evolutionist myth. But by turning the individual into an effect of the group, the new Freudian ontology of the relationship that draws on the schema of identification opens onto two opposing paths of interpretation. One of them, a regressive path, identifies the genesis of the group with the repetition of the originary parricide: it posits the regression to indistinctness on the model of hypnosis. The other, a repressive path, posits the Superego as the origin of guilt in order to conceptualize individualization as an autonomization in relation to the group.