Subjectivité, création mathématique et pathologies de la pensée
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Les mathématiques constituent sans doute, comme l’affirme Cavaillès, un devenir singulier. Mais, comme pour les autres sciences, leur développement procède d’obstacles épistémologiques et en particulier de crises. Face au paradoxe de Russell et à la crise de la théorie des ensembles, trois grands mathématiciens, Russell, Brouwer et Hilbert ont adopté des positions bien distinctes, respectivement logiciste, intuitionniste, et formaliste. Imre Hermann dans son livre, Parallélismes, a tenté une analyse comparative de leur démarche de pensée créatrice, les associant à trois profils psychopathologiques : la phobie, la névrose obsessionnelle et la schizophrénie. Au-delà de l’intérêt descriptif de cette étude extrêmement riche, tant pour la psychanalyse que pour les mathématiques, son travail soulève des questions plus générales. Qu’en est-il de la filiation subjective des créations mathématiques, et de quelle méthodologie la psychanalyse pourrait-elle se doter pour aborder cette problématique ? Réciproquement, l’histoire du progrès mathématique relève-t-elle d’une certaine « nature » mathématique de la subjectivité psychanalytique ? Nous nous proposons de poser de nouveau ici ces questions, tout en examinant les arguments exposés par Hermann dans son article Théorie mathématique des ensembles.
Mathematics are probably as stated Cavaillès, a singular becoming. But like other sciences, their development is based on epistemological obstacles, and specifically crisis. Faced with the Russell’s paradox and the crisis of set theory, three great mathematicians, Russell, Hilbert and Brouwer have adopted different positions, respectively logicist, intuitionist and formalist. Imre Hermann in his book Parallelismes, has attempted a comparative analysis of their creative thinking approach with three psychopathological profiles, phobia, obsessive neurosis and schizophrenia. Beyond the interest of this descriptive study, extremely rich, both for psychoanalysis and for mathematics, his work raises more general questions. What about the subjective parentage of mathematic creations, and what methodology psychoanalysis could develop to treat that question? Conversely, does the history of mathematical progress fall of a certain mathematic “character” of psychoanalytic subjectivity? We intend to stand by these issues, through the review of the arguments put forward by Hermann in his article Mathematical Theory of sets.
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