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La créativité de l’analyste s’exprime avec certains patients par un travail de composition consistant à présenter des figures par lesquelles s’engage un processus identificatoire singulier. L’une des formes prise par ce travail de composition – les métaphores – fait apparaître l’existence d’un paradoxe au cœur du processus : c’est en déformant, en voilant qu’elles révèlent certaines identifications mortifères ou certaines expériences d’effroi. En constituant, dans le champ du langage, l’équivalent d’un regard enveloppant, au lieu d’un regard qui efface, elles témoignent de leur fonction identifiante.

In certain cases, the psychoanalyst's creativity can express itself through a work of composition, which consists in providing the patient with figures capable of stimulating the individual process of identification. One form of such compositional work – metaphorization – shows us the existence of a paradox at the heart of this process: metaphors can reveal certain alienating identifications or terrifying experiences by deforming them. The identificatory function of a metaphor rests on its position in the field of language, where it represents the equivalent of a kind of enfolding gaze, one that does not efface the individual.