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Notes sur la radicalisation adolescente

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : L’adolescence est une crise existentielle, un passage, une construction. C’est un passage éthique, une éthique du renoncement, c’est l’âge du malaise, c’est enfin un moment politique de la subjectivation parce que grandir est en partie déterminé par le social. Aujourd’hui, pour nombre d’adolescents, les dimensions constructives du grandir, du devenir, semblent être en panne ou mises à mal par les modes d’échanges familiaux contemporains d’une part, par le discours sociopolitique ambiant d’autre part. Un discours qui dit ce qu’il faut faire pour être un homme ou une femme bien, un père ou une mère adéquat, est un discours qui donne une forme au rapport au monde. Quoi de plus logique pour certains adolescents désorientés que de s’en remettre à ce type de discours pouvant faire fonction de bouée de sauvetage ? Le problème va relever de la dérive radicale, lorsque la pulsion se met au service de la mort de l’autre. Radicalisation, assurément, est le nom d’un désastre. Désastre auquel s’associe un climat que nous qualifierons volontiers de « traumatique » au sein duquel il s’agit pourtant de maintenir un certain travail de l’esprit, aussi fragile fût-il face aux forces aujourd’hui déchaînées.La radicalisation parle autant des impasses de la modernité que du désarroi profond du sujet contemporain. Elle témoigne de l’adolescence, moment cruel de métamorphose, le plus sensible pour ce qui touche à la construction du sujet.Symptôme d’apparition récente, la radicalisation est venue s’adjoindre aux deux symptômes tragiques du juvénile, la toxicomanie et la délinquance. Tout comme eux, elle éclaire par un effet de loupe, propre au pathologique, les subtils mécanismes en jeux chez tout adolescent.L’objet du propos portera surtout sur cette période toute particulière de l’existence et plus précisément sur ce qui sous-tend toute radicalisation, à savoir la radicalité adolescente, ce rapport éthique à l’existence qui se veut sans compromis, sans concession ni faux-semblants, qui de nos jours trouve une allure religieuse « islamique ».Abrégé : Adolescence is an existential crisis, a passage, a construction. It is an ethical crossing, an ethic of renunciation, it is the age of awkwardness, it is, lastly, a moment of subjectivation because growing up is partly determined by the social sphere. Currently, for many teenagers, the constructive dimensions of growing up, of becoming, seem to have broken down or have been jeopardised by the fabric of contemporary family discussions, on the one hand, and the prevailing socio-political discourse, on the other hand.Discourse dictating what one must do to be a good man or a good woman, an adequate father or an adequate mother is a speech that shapes one’s relation to the world. Is it any surprise that some disoriented teenagers hand themselves over body and soul to this type of discourse when we know that it doubles up as a lifebelt? The problem arises from the radical downward spiral, when the drives dedicate themselves to the death of the Other. Radicalisation, is without doubt, another name for disaster.A disaster rooted in a climate we would not hesitate to call “traumatic” – nevertheless one must endeavour to uphold a certain labour of the mind, as frail as it may be in the face of forces that are now fully unleashed.Radicalization speaks as much to the dead-ends of modern times as to the profound distress of today’s subjects.Radicalization bears witness to adolescence, a cruel time of metamorphosis – the most sensitive time, in fact, when it comes to the subject’s self-construction.Radicalisation is a symptom that has appeared recently. One more symptom to add to the two tragic juvenile symptoms that are addiction and delinquency. Similarly to those two symptoms, it sheds light on and magnifies – as pathologies do – the subtle mechanisms that are at play within any teenager.The article will focus mainly on the very unique period of life that is adolescence, and more specifically on what underpins any radicalization – i.e. teenage radicality, an ethical relationship to life, that purports to be devoid of compromise, concessions and subterfuge, and which today has found a “Islamic” religious guise.
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L’adolescence est une crise existentielle, un passage, une construction. C’est un passage éthique, une éthique du renoncement, c’est l’âge du malaise, c’est enfin un moment politique de la subjectivation parce que grandir est en partie déterminé par le social. Aujourd’hui, pour nombre d’adolescents, les dimensions constructives du grandir, du devenir, semblent être en panne ou mises à mal par les modes d’échanges familiaux contemporains d’une part, par le discours sociopolitique ambiant d’autre part. Un discours qui dit ce qu’il faut faire pour être un homme ou une femme bien, un père ou une mère adéquat, est un discours qui donne une forme au rapport au monde. Quoi de plus logique pour certains adolescents désorientés que de s’en remettre à ce type de discours pouvant faire fonction de bouée de sauvetage ? Le problème va relever de la dérive radicale, lorsque la pulsion se met au service de la mort de l’autre. Radicalisation, assurément, est le nom d’un désastre. Désastre auquel s’associe un climat que nous qualifierons volontiers de « traumatique » au sein duquel il s’agit pourtant de maintenir un certain travail de l’esprit, aussi fragile fût-il face aux forces aujourd’hui déchaînées.La radicalisation parle autant des impasses de la modernité que du désarroi profond du sujet contemporain. Elle témoigne de l’adolescence, moment cruel de métamorphose, le plus sensible pour ce qui touche à la construction du sujet.Symptôme d’apparition récente, la radicalisation est venue s’adjoindre aux deux symptômes tragiques du juvénile, la toxicomanie et la délinquance. Tout comme eux, elle éclaire par un effet de loupe, propre au pathologique, les subtils mécanismes en jeux chez tout adolescent.L’objet du propos portera surtout sur cette période toute particulière de l’existence et plus précisément sur ce qui sous-tend toute radicalisation, à savoir la radicalité adolescente, ce rapport éthique à l’existence qui se veut sans compromis, sans concession ni faux-semblants, qui de nos jours trouve une allure religieuse « islamique ».

Adolescence is an existential crisis, a passage, a construction. It is an ethical crossing, an ethic of renunciation, it is the age of awkwardness, it is, lastly, a moment of subjectivation because growing up is partly determined by the social sphere. Currently, for many teenagers, the constructive dimensions of growing up, of becoming, seem to have broken down or have been jeopardised by the fabric of contemporary family discussions, on the one hand, and the prevailing socio-political discourse, on the other hand.Discourse dictating what one must do to be a good man or a good woman, an adequate father or an adequate mother is a speech that shapes one’s relation to the world. Is it any surprise that some disoriented teenagers hand themselves over body and soul to this type of discourse when we know that it doubles up as a lifebelt? The problem arises from the radical downward spiral, when the drives dedicate themselves to the death of the Other. Radicalisation, is without doubt, another name for disaster.A disaster rooted in a climate we would not hesitate to call “traumatic” – nevertheless one must endeavour to uphold a certain labour of the mind, as frail as it may be in the face of forces that are now fully unleashed.Radicalization speaks as much to the dead-ends of modern times as to the profound distress of today’s subjects.Radicalization bears witness to adolescence, a cruel time of metamorphosis – the most sensitive time, in fact, when it comes to the subject’s self-construction.Radicalisation is a symptom that has appeared recently. One more symptom to add to the two tragic juvenile symptoms that are addiction and delinquency. Similarly to those two symptoms, it sheds light on and magnifies – as pathologies do – the subtle mechanisms that are at play within any teenager.The article will focus mainly on the very unique period of life that is adolescence, and more specifically on what underpins any radicalization – i.e. teenage radicality, an ethical relationship to life, that purports to be devoid of compromise, concessions and subterfuge, and which today has found a “Islamic” religious guise.

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