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Le goût des jeunes pour la K-pop est à replacer dans le développement d’un capitalisme esthétique qui a fait de la production de marchandises esthétiques, du marketing et de la consommation de la différence les vecteurs de l’essor d’un consumérisme émotionnel et d’un cosmopolitisme esthético-culturel. Dans ce contexte, cet article interroge la réception française de la K-pop par les jeunes fans, afin de saisir les émotions cosmopolites que celle-ci leur procure et ce à quoi ces émotions leur servent. Après avoir montré dans quelle mesure les caractéristiques de la K-pop favorisent certains attachements entre les fans et leur produit d’élection, cet article (fondé sur des entretiens semi-directifs réalisées auprès 74 jeunes) met en évidence les contours de cet « amour » et ses modes de construction, avant de se pencher sur les formes d’empowerment tirées de cet attachement : se réparer, choisir un lien et réenvisager l’avenir dans un monde global.

The taste for K-pop among the youth is part of the development of an aesthetic capitalism that has made the production of aesthetic goods, as well as the marketing and consumption of difference, the drivers of the growth of emotional consumerism and of aesthetic and cultural cosmopolitanism. This article examines the reception of K-pop by young French fans, to gain insight into the cosmopolitan emotions it elicits in them and the purpose these emotions serve. After showing the extent to which the characteristics of K-pop foster specific attachments between fans and their favourite product, the article (based on semi-structured interviews with 74 young people) highlights the main features of this ‘love’ and its construction. It then looks at the forms of empowerment derived from this attachment: repairing oneself, choosing a social bond, and rethinking the future in a global world.