La représentation des intérêts familiaux en europe
Type de matériel :
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À partir des travaux réalisés sur les mouvements familiaux dans cinq pays européens, l’article dresse une typologie des configurations de la reconnaissance et de la construction institutionnelle des intérêts de la famille dans ces pays. Trois configurations émergent ainsi : une forte institutionnalisation, au moins apparente dans le cas français ; une reconnaissance encore balbutiante des intérêts familiaux, encore peu dégagés des Églises en Italie, Espagne ou Allemagne ; une intégration dans l’ensemble plus large des services sociaux ciblés sur certains types de familles en Grande-Bretagne. Ces configurations sont liées à l’histoire des différents pays (stigmatisation partielle du thème familial et influence sociale des Églises en Italie, Espagne ou Allemagne ; légitimité ancienne et laïcité du thème familial en France) et à leurs traditions politico-économiques (secteur social à la fois ciblé et partiellement marchand en Grande-Bretagne) : elles sont aussi cohérentes avec les contenus des politiques familiales nationales. Faisant l’hypothèse d’une relative convergence des initiatives de politique familiale dans le cadre européen, l’article décrit les tendances communes à ces différents pays dans la construction et l’organisation institutionnelle des intérêts familiaux, identifiables dans la période récente : décentralisation, contractualisation des relations avec les pouvoirs publics, irruption du secteur marchand dans le domaine des services aux familles, tentative de structuration d’une représentation commune des intérêts familiaux.
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