Comment les violences conjugales produisent les délinquants violents
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La pratique clinique montre qu’environ 80 % des mineurs délinquants violents ont été exposés à des scènes de violence conjugale pendant les premières années de leur vie. Et de nombreuses recherches longitudinales concluent qu’il existe un lien certain entre cette exposition et des comportements violents ultérieurs. Ces violences sont présentes dans tous les milieux, mais sont particulièrement fréquentes dans les cultures qui incluent une inégalité homme-femme. Les processus en jeu sont multiples. La violence paternelle peut s’être inscrite à l’état brut dans certaines zones du cerveau de l’enfant, sous la forme de cris, insultes, gestes, regard, qui resurgissent tels quels dans une situation qui rappelle plus ou moins les circonstances du passé, et il s’agit alors d’un véritable syndrome de stress post traumatique. Les compétences maternelles peuvent être amoindries lorsque la mère, terrorisée, est dans une position de survie. Elle risque alors de ne donner que les soins minimums à son enfant petit, qui, en l’absence de réponse adaptée à ses besoins, vit dans un état de stress à l’origine de comportements violents. Enfin, dans les situations de divorce conflictuel, il est difficile de faire prendre en compte au niveau judiciaire les antécédents de violence conjugale, la garde principale pouvant être confiée à des pères qui plaident un syndrome d’aliénation parentale de la part de la mère, concept refusé par la communauté scientifique. Un ensemble de recherches montre que dans ce contexte, les enfants ont de forts risques d’être battus et/ou agressés sexuellement par un homme qui a comme mode de relation de posséder le corps de l’autre, compagne ou enfants
Clinical practice shows that approximately 80% of violent juvenile offenders were exposed to scenes of domestic violence during the early years of their lives. And much longitudinal research concludes that there is a definite link between this exposure and later violent behavior. This violence is present in all environments, but is particularly common in cultures that include gender inequality. The processes involved are multiple. Paternal violence may have been inscribed in its raw state in certain areas of the child’s brain, in the form of cries, insults, gestures, and looks, which resurface as they are in a situation that more or less recalls the circumstances of the past, and it is then a question of a true post-traumatic stress syndrome. Maternal skills can be diminished when the mother, terrorized, is in a survival position. In this case, the mother may only give the minimum of care to her small child, who, in the absence of a response adapted to his needs, lives in a state of stress that leads to violent behaviour. Finally, in situations of conflictual divorce, it is difficult to have the history of conjugal violence taken into account at the judicial level, as primary custody can be given to fathers who plead a parental alienation syndrome on the part of the mother, a concept rejected by the scientific community. A body of research shows that in this context, children are at high risk of being beaten and/or sexually assaulted by a man who has as a mode of relationship to possess the body of the other, partner or children.
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