L’animal d’élevage compagnon de travail. L’éthique des fables alimentaires
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Jocelyne Porcher propose de « réinventer » notre lien aux animaux pour mieux « vivre avec » eux. Cet article offre une lecture critique de sa thèse selon laquelle les animaux d’élevage peuvent être considérés comme des travailleurs au sens propre, et un sens qui n’impliquerait pas l’exploitation injuste qu’elle attribue à l’élevage industriel. Contre Porcher, l’article envisage des relations entre humains et espèces domestiques qui n’impliquent pas leur mise à mort, ni même leur travail à des fins de production alimentaire. La critique porte sur la distinction entre les pratiques de « productions animales » et de l’« élevage » ; la notion de travailleur animal et ses implications ; enfin les présupposés conduisant Porcher à négliger d’autres relations possibles.
Jocelyne Porcher sets out to “reinvent” our relationship to animals in order to better “live with” them. This article provides a critical examination of her thesis that farm animals can be seen as proper workers, in a sense that precludes the sort of unjust exploitation that she ascribes to factory farming. Contrary to Porcher, the article considers relationships between humans and domesticated species which do not entail killing or even work for food production purposes. The present critique focuses on the distinction between the (industrial) “animal productions” and the (traditional) “husbandry” practices ; the notion of animal worker and its implications ; finally, the assumptions leading Porcher to overlook possible alternative relationships.
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