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Cet article présente dans un premier temps quelques histoires fictives qui permettront de clarifier nos intuitions éthico-politiques quant au juste et à l’injuste. Sur cette base, l’auteur souhaite expliciter un certain nombre des présupposés qui sous-tendent nos assertions relatives à l’injustice de diverses inégalités de santé. Il en vient ensuite à montrer comment les notions de juste et d’injuste sont à certains égards insuffisantes pour nous donner prise sur les réalités sanitaires que nous déplorons, aussi bien que pour rendre compte du fait même que nous les déplorons. Un cas particulier de problème de santé publique est ensuite examiné, celui de l’épidémie de surpoids et d’obésité, ce qui conduit à revisiter deux notions probablement indispensables pour traiter notre sujet : celle du bien et de la vie bonne d’une part, et celle de la pathologie sociale d’autre part. Mais avant d’en arriver là, l’auteur passe par une réflexion sur le tragique.

This article first presents a few fictional stories that will allow us to clarify our ethical and political intuitions on fair and unfair. On this basis, the author wishes to explain a certain number of presuppositions that underly our assertions relative to the injustice of certain health inequalities. It then comes down to showing how the notions of just and unjust are in certain ways insufficient to give us hold on the sanitary realities we deplore, as well as to show that in fact we deplore them. Then a singular problem of public health is examined, that of the epidemic of overweight and obesity, which brings us to two notions probably necesary to study our subject : that of good and the good life on one hand, and that of social pathology on the second hand. But before getting there, the author passes by a reflexion on tragedy.