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Les infirmiers et les étudiants s’enfuient. Leurs corps, engagés dans la sollicitude pour l’autre, souffrent, démissionnent. Ils souffrent de dilemmes éthiques pour s’occuper des malades, ils souffrent aussi de se sentir « inhumains ». Il semble urgent de regarder comment nous traitons le corps et ce que nous lui faisons au cours de la fabrique éducative. À travers les récits d’expériences des étudiants infirmiers, cet article explore un phénomène souterrain dans la formation des infirmiers. Il s’agit de dévoiler la fabrication d’un corps standardisé comme modèle idéal type de l’infirmier dans l’espace classe, d’en montrer la puissance normative puis de faire apparaître les effets de ce modèle sur la vie des personnes dans l’espace du soin. Le rapport à la norme, le sensible, la déviance, la culpabilité et les mécaniques de « dressage du corps » sont examinés sous l’œil de ce que je nomme une éthique de la transmission.

Nurses and students run away. Their body engaged in solicitude for the other suffer, resign. They suffer from ethical issues for caring patients. They also suffer from feeling inhumans. It seems urgent to look at how we treat the body and what we do to it during nursing school. Through the stories experiences by nursing students, this article explores an underground phenomenon during schooling. It is a question of revealing the production of a standardized body as an ideal-type model of the nurse in the classroom space, of showing its normative power and then of revealing the effects that this model can have on the lives of people in the healthcare space. The relationship to the moral norms, the sensitive experience, deviance, guilt and the mechanics of “docile bodies” are examined under the eye an ethics of transmission.