Migration over the life course in XIXth century Netherlands and the american north: a comparative analysis based on genealogies and population registers
Type de matériel :
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Résumé Comme les sources pour l'étude des migrations sont dépendantes de chaque unité territoriale d'enregistrement, dès qu'une personne franchit une frontière, elle échappe ipso facto à l'observation des greffiers locaux. En conséquence, pour pister les individus mobiles, il faut user de sources couvrant une aire régionale, voire nationale. La chronologie et le déroulement des migrations dans la durée de vie des individus sont, pour cette raison, en pratique un champ d'études inexploré. Toutefois, de nouveaux types de données « micro », s'appuyant au moins partiellement sur des généalogies, offrent d'importants éclairages sur la mobilité du passé. Cependant, comme chacune de ces sources est à bien des titres unique, il est encore difficile de concevoir des mesures de la mobilité autorisant les comparaisons entre les échantillons de travail. Les généalogies sont une source prometteuse, mais elles ne fournissent des informations sur les déplacements que lorsqu'un événement vital se produit. Les données sont donc « grossières ». Dans cet article, nous tentons d'expérimenter une telle approche en créant des généalogies « simulées » à partir des données de l'enregistrement hollandais qui s'avèrent en revanche plutôt « fines ». En comparant la mobilité observable dans les généalogies « simulées » avec les données fines des regis-tres de population hollandais, nous démontrons que les généalogies constituent une source fiable, notamment dans la période où les couples élèvent leurs enfants. Ainsi, en utilisant des mesures et des sources strictement comparables pour les deux pays, nous décrivons la mobilité brute pendant le parcours de vie aux Pays-Bas et dans le nord des États-Unis au xixe siècle, en termes de distance, et ce en tenant compte du caractère urbain ou rural des lieux quittés ou atteints. L'analyse se fait ensuite plus précise sur le calendrier de la mobilité au cours de la vie, largement concentrée autour de la période d'éducation des enfants, et nous montrons la tendance des familles à bouger durant des intervalles intergénésiques spécifiques. La portée des migrations de retour au sein des deux populations fait aussi l'objet de réflexions. En conclusion, nous nous servons des nuances repérées ici pour mettre en avant des modèles provisoires d'analyse des systèmes migratoires en général
Data for the study of migration are tied to specific local or regional record-keeping units, so when people cross a boundary they become lost to the observation of the local clerks. Tracing mobile individuals thus requires sources that cover a broad regional, even national, area. The timing and sequencing of migrations in individual lifespans is, therefore, a virtually uncharted field of study. However, new sorts of microdata, based at least in part on genealogies, do offer important insights into the nature of mobility in the past. Yet, since each of these sources is in many respects unique, it has been difficult to devise measures of mobility that can be compared across data sets. Genealogies are a promising source, but provide information about moves only when vital events occur. They are thus “coarse grained”. In this paper we perform an experiment by creating “simulated” genealogies from the Dutch register data which is otherwise quite “fine grained”. By comparing mobility that can be observed in these ‘simulated’ genealogies with the much finer grain of the Dutch population registers, we demonstrate that genealogies can be a reliable source, particularly during the child-bearing period. Then, using strictly comparable measures and data for both countries, we describe gross mobility across the life course in both 19th century Holland and the American North, in terms of distance and whether the settlements left and entered were rural or urban. We take a closer look at the timing of mobility during the life course, concentrating finally on the child-bearing period by analyzing the tendency to move during specific birth intervals. We also discuss the incidence of return migration in our two populations. In our conclusions we use the contrasts we have found to present some provisional models for the analysis of migration systems in general.
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