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Cet article étudie les ressorts du désengagement d’enseignants qui se sont impliqués, sur plusieurs décennies, dans une expérience éducative autogestionnaire à la Villeneuve de Grenoble. Il observe les transformations de leurs mobilisations et de leurs pratiques militantes en lien avec le durcissement du contrôle bureaucratique et l’introduction d’instruments de gestion par projet entre les années 1980 et 2000. Sur le temps court, cette transformation de l’encadrement administratif suscite des mobilisations défensives, allant de l’opposition frontale à l’adaptation stratégique. Sur le temps long, elle alimente une usure militante, qui conduit à la disparition progressive de l’expérimentation.

‪This article asks how and why the alternative educational project of the La Villeneuve neighbourhood in Grenoble, France, disappeared after three decades of mobilisation, on the eve of the 2000s. It analyses how teacher activists disengaged, or were unsuccessful in saving their alternative practices, in the face of growing bureaucratic control and the introduction of New Public Management in school policies between 1980 and 2000. In the short term, this change in governance gave rise to collective action and strategies of adaptation to defend the alternative schools. In the long run, it caused the exhaustion of the activists and made it difficult for them to maintain and renew their commitment.‪