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Les Verts, une gauche alternative ? (1984 - fin des années 1980)

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Héritiers de la mouvance écologiste des années 1970, les Verts, fondés en 1984, refusent originellement de prendre position sur l’axe gauche-droite. Celui-ci est en effet perçu comme suranné, en dépit même de l’origine politique d’un nombre important de responsables écologistes, passés par des organisations de gauche, en particulier par le PSU, dans la décennie précédente. Or, malgré la volonté affichée de dépasser le clivage gauche-droite, et peut-être en raison justement des itinéraires politiques de nombre d’entre eux, les Verts tentent d’instaurer, dans leurs premières années d’existence, un dialogue avec les gauches alternatives. Plus encore, ils se rêvent en parti pivot d’un camp alternatif en gestation, sans pour autant renoncer à leur identité politique, ni à l’idée que l’écologie constituerait un nouveau paradigme politique, par-delà le socialisme et le libéralisme. Dès lors, une relation ambiguë s’établit entre les écologistes et les gauches alternatives : si chaque acteur a pleinement conscience des bénéfices, notamment électoraux, qu’il pourrait retirer d’une telle alliance, les méfiances réciproques, et notamment la peur des écologistes d’être victimes d’un noyautage par l’extrême gauche, rendent la convergence difficile. Après 1986 et l’arrivée à la tête des Verts d’une majorité « environnementaliste », le rapprochement avec les gauches alternatives n’est d’ailleurs plus le projet du parti, mais simplement celui des militants les plus à gauche qui continuent de croire en une grande convergence « rouge-verte ». Face à la candidature de Pierre Juquin en 1988, ceux-ci ont d’ailleurs parfois du mal à se déterminer entre Juquin et le candidat des Verts, Antoine Waechter. À la fin de la décennie, si la convergence apparaît comme un échec, elle a néanmoins permis pour les Verts la captation d’un second héritage, venu de l’extrême gauche, par le biais d’ex-militants notamment trotskistes et maoïstes qui décident de poursuivre leur engagement dans l’écologie politique. Ils compteront pour certains d’entre eux parmi les principaux partisans d’une alliance avec le Parti socialiste dans la décennie suivante.Abrégé : Heirs of the environmental movement of the 1970s, the French Greens, founded in 1984, originally refused to position themselves on the left-right axis. They viewed this axis as obsolete, despite the political background of a large number of environmental leaders, who were members of leftist organizations, especially the PSU, in the previous decade. Nevertheless, in spite of their stated intention to bridge the left-right divide, and perhaps precisely because of the political trajectory of many of them, the French Greens tried to establish, in their first years of existence, a dialogue with the alternative Left. Moreover, they imagined themselves as leading a burgeoning alternative camp, without relinquishing their political identity, or the idea that environmentalism was a new political paradigm, beyond socialism and liberalism. From that point onward, an ambiguous relationship was established between the ecologists and the alternative Left: while such an alliance could have brought benefits to each side, especially in elections, mutual distrust, such as the environmentalists’ fear of infiltration by the far Left, made convergence difficult. After 1986 and the emergence within the Greens’ leadership of a “green-green” majority, the rapprochement with the alternative Left was no longer the objective of the party as a whole, but only that of Green activists furthest to the Left, who continued to believe in a great “red-green” convergence. Faced with the candidacy of the ex-communist Pierre Juquin in 1988, these activists sometimes found it difficult to state their position between Juquin and the Green candidate, Antoine Waechter. By the end of the decade, convergence appeared to be a failure. It nevertheless allowed the French Greens to claim a second political heritage, through former far Left activists, including Trotskyites and Maoists, who continued their engagement into environmentalism. Some of them were among the main proponents of an alliance with the Socialist Party in the following decade.
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Héritiers de la mouvance écologiste des années 1970, les Verts, fondés en 1984, refusent originellement de prendre position sur l’axe gauche-droite. Celui-ci est en effet perçu comme suranné, en dépit même de l’origine politique d’un nombre important de responsables écologistes, passés par des organisations de gauche, en particulier par le PSU, dans la décennie précédente. Or, malgré la volonté affichée de dépasser le clivage gauche-droite, et peut-être en raison justement des itinéraires politiques de nombre d’entre eux, les Verts tentent d’instaurer, dans leurs premières années d’existence, un dialogue avec les gauches alternatives. Plus encore, ils se rêvent en parti pivot d’un camp alternatif en gestation, sans pour autant renoncer à leur identité politique, ni à l’idée que l’écologie constituerait un nouveau paradigme politique, par-delà le socialisme et le libéralisme. Dès lors, une relation ambiguë s’établit entre les écologistes et les gauches alternatives : si chaque acteur a pleinement conscience des bénéfices, notamment électoraux, qu’il pourrait retirer d’une telle alliance, les méfiances réciproques, et notamment la peur des écologistes d’être victimes d’un noyautage par l’extrême gauche, rendent la convergence difficile. Après 1986 et l’arrivée à la tête des Verts d’une majorité « environnementaliste », le rapprochement avec les gauches alternatives n’est d’ailleurs plus le projet du parti, mais simplement celui des militants les plus à gauche qui continuent de croire en une grande convergence « rouge-verte ». Face à la candidature de Pierre Juquin en 1988, ceux-ci ont d’ailleurs parfois du mal à se déterminer entre Juquin et le candidat des Verts, Antoine Waechter. À la fin de la décennie, si la convergence apparaît comme un échec, elle a néanmoins permis pour les Verts la captation d’un second héritage, venu de l’extrême gauche, par le biais d’ex-militants notamment trotskistes et maoïstes qui décident de poursuivre leur engagement dans l’écologie politique. Ils compteront pour certains d’entre eux parmi les principaux partisans d’une alliance avec le Parti socialiste dans la décennie suivante.

Heirs of the environmental movement of the 1970s, the French Greens, founded in 1984, originally refused to position themselves on the left-right axis. They viewed this axis as obsolete, despite the political background of a large number of environmental leaders, who were members of leftist organizations, especially the PSU, in the previous decade. Nevertheless, in spite of their stated intention to bridge the left-right divide, and perhaps precisely because of the political trajectory of many of them, the French Greens tried to establish, in their first years of existence, a dialogue with the alternative Left. Moreover, they imagined themselves as leading a burgeoning alternative camp, without relinquishing their political identity, or the idea that environmentalism was a new political paradigm, beyond socialism and liberalism. From that point onward, an ambiguous relationship was established between the ecologists and the alternative Left: while such an alliance could have brought benefits to each side, especially in elections, mutual distrust, such as the environmentalists’ fear of infiltration by the far Left, made convergence difficult. After 1986 and the emergence within the Greens’ leadership of a “green-green” majority, the rapprochement with the alternative Left was no longer the objective of the party as a whole, but only that of Green activists furthest to the Left, who continued to believe in a great “red-green” convergence. Faced with the candidacy of the ex-communist Pierre Juquin in 1988, these activists sometimes found it difficult to state their position between Juquin and the Green candidate, Antoine Waechter. By the end of the decade, convergence appeared to be a failure. It nevertheless allowed the French Greens to claim a second political heritage, through former far Left activists, including Trotskyites and Maoists, who continued their engagement into environmentalism. Some of them were among the main proponents of an alliance with the Socialist Party in the following decade.

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