Du concrétisme à la métaphore. Sur quelques aspects théoriques et techniques de travail psychanalytique avec des descendants de survivants à l’Holocauste
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Au début des années 1960 commença le travail analytique avec les descendants des survivants des camps de concentration. L’auteure attire ici l’attention sur une caractéristique du fonctionnement du moi de ces patients dont les parents avaient dû d’abord exister face à la menace permanente de la mort, puis dénier leurs expériences traumatiques. L’altération de la capacité de métaphorisation dans ces conditions extrêmes se retrouve aussi chez les descendants de survivants. Ils considèrent ce qu’ils ont à dire comme des choses concrètes, et non comme étant remémoré ou fantasmé. De ce fait, leur expression est factuelle. L’objectif thérapeutique est alors de surmonter le concrétisme et de restaurer la capacité métaphorique. Pour ce faire, l’analyste doit surmonter le pacte de silence instauré dans la famille, et établir avec son patient la réalité de ce qui s’est passé. La « phase d’acceptation commune de la réalité de l’Holocauste » apparaît comme une étape indispensable à la restauration de la capacité métaphorique de la pensée et du langage, étape qui engage profondément les deux protagonistes dans un véritable travail de deuil.
At the beginning of the 1960’s, analytic work began with the descendants of the survivors of the concentration camps. The author draws attention here to a characteristic of the ego-functioning of these patients whose parents were initially obliged to exist in the face of the permanent threat of death, before going on to deny their traumatic experiences. The alteration of the capacity for metaphorization in these extreme conditions is also found in the descendants of survivors. They consider what they have to say as concrete things and not as being remembered or fantasized. Consequently, their expression is factual. The therapeutic aim is therefore to overcome this concretism and to restore their metaphorical capacity. To do this, the analyst must overcome the pact of silence set up in the family and establish with his patient the reality of what happened. The “phase of shared acceptance of the Holocaust as reality” appears to be an indispensable stage on the path to restoring the metaphorical capacity of thought and language, a process that deeply involves both protagonists in a real work of mourning.
A principios de los años 60, empieza el trabajo analítico con descendientes de supervivientes de los campos de concentración. La autora hace hincapié en una característica del funcionamiento del yo en los pacientes cuyos padres tuvieron primero que vivir bajo la amenaza permanente de la muerte y luego renegar de sus experiencias traumáticas. La alteración de la capacidad de metaforización en esas condiciones extremas se encuentra también en los descendientes de supervivientes. Ellos consideran lo que tienen que decir como cosas concretas y no como hechos rememorados o fantaseados. Por lo tanto, su expresión es fáctica. El objetivo terapéutico es pues tratar de sobrepasar el concretismo y restaurar la capacidad metafórica. Para llevarlo a cabo el analista debe remontar el pacto de silencio instaurado en la familia y establecer con el paciente la realidad de lo que pasó. La “fase de aceptación común del realidad del Holocausto” aparece como una etapa indispensable en la restauración de la capacidad metafórica del pensamiento y del lenguaje, etapa que compromete intensamente a los dos protagonistas para un verdadero trabajo de duelo.
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