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Voix de femmes, cruauté maritale et histoires de fantômes dans l’Angleterre du xviiie siècle

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2018. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article montre que les histoires de fantômes sont l’une des stratégies narratives extra-judiciaires les plus efficaces que les femmes aient pu employer pour protester contre les violences conjugales dans l’Angleterre moderne. L’histoire du fantôme de Mary Veal, apparu à son amie Margaret Bargrave à Canterbury en 1705, est l’un des récits les mieux documentés de cette période. Cette affaire a suscité de nombreuses réponses des habitants de Canterbury, retenu l’intérêt de membres de la Royal Society de Londres, et ses détails ont été diffusés dans des articles de presse et des opuscules imprimés qui ont connu de multiples éditions. La vie de la principale narratrice, Margaret Bargrave, a jusqu’ici été négligée, contrairement à la figure de Mary Veal. Cet article reconstitue la longue histoire des violences maritales subies par Margaret et s’interroge sur les motifs qui ont pu l’inciter à exprimer ses malheurs dans le cadre d’une histoire d’apparition de fantôme. Cette étude de cas ouvre sur des réflexions plus larges concernant la fonction des histoires de fantômes, véhicule efficace de protestation contre les violences de tous ordres, physiques, sexuelles et psychologiques. Ces récits sont comparés avec les stratégies, plus courantes, de plaintes judiciaires, afin de voir dans quelles circonstances il était plus efficace de présenter les histoires de violences conjugales sous la forme d’un récit d’apparition de fantôme. Centré sur une documentation extra-judiciaire, l’article s’intéresse à l’éventail des ressources dont les femmes disposaient pour se défendre, et aux aspects des violences conjugales qui échappaient à l’institution judiciaire.Abrégé : This article identifies ghost stories as one of the most effective extra-legal narrative strategies that women used to protest against spousal abuse in early modern England. The ghost of Mary Veal that appeared to her friend Margaret Bargrave in Canterbury in 1705 is one of the most richly documented supernatural reports of the period. The affair generated numerous responses from the people of Canterbury, attracted interest from fellows of London’s Royal Society, and its details were circulated through newspaper articles and extended published reports that ran to multiple editions. The life of the report’s chief narrator, Margaret Bargrave, has attracted little curiosity, in spite of this flurry of public interest in Mary Veal’s appearance. This article pieces together Margaret’s long history of spousal abuse at the hands of her husband, and examines her motivations for framing her misfortunes within the confines of a ghost story. The case study forms a base for broader reflections on what made early modern ghost reports distinctive and effective narrative strategies to protest against physical, sexual and psychological abuse. These reports are juxtaposed with more familiar legal strategies for redress to discern when, and in what circumstances, reports of wifely abuse were best couched within the conventions of a ghost report. By focusing on non-judicial records, the article expands the range of mechanisms that wives had at their disposal to defend themselves. It also affords rare glimpses of marital breakdowns that never reached the courtroom.
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Cet article montre que les histoires de fantômes sont l’une des stratégies narratives extra-judiciaires les plus efficaces que les femmes aient pu employer pour protester contre les violences conjugales dans l’Angleterre moderne. L’histoire du fantôme de Mary Veal, apparu à son amie Margaret Bargrave à Canterbury en 1705, est l’un des récits les mieux documentés de cette période. Cette affaire a suscité de nombreuses réponses des habitants de Canterbury, retenu l’intérêt de membres de la Royal Society de Londres, et ses détails ont été diffusés dans des articles de presse et des opuscules imprimés qui ont connu de multiples éditions. La vie de la principale narratrice, Margaret Bargrave, a jusqu’ici été négligée, contrairement à la figure de Mary Veal. Cet article reconstitue la longue histoire des violences maritales subies par Margaret et s’interroge sur les motifs qui ont pu l’inciter à exprimer ses malheurs dans le cadre d’une histoire d’apparition de fantôme. Cette étude de cas ouvre sur des réflexions plus larges concernant la fonction des histoires de fantômes, véhicule efficace de protestation contre les violences de tous ordres, physiques, sexuelles et psychologiques. Ces récits sont comparés avec les stratégies, plus courantes, de plaintes judiciaires, afin de voir dans quelles circonstances il était plus efficace de présenter les histoires de violences conjugales sous la forme d’un récit d’apparition de fantôme. Centré sur une documentation extra-judiciaire, l’article s’intéresse à l’éventail des ressources dont les femmes disposaient pour se défendre, et aux aspects des violences conjugales qui échappaient à l’institution judiciaire.

This article identifies ghost stories as one of the most effective extra-legal narrative strategies that women used to protest against spousal abuse in early modern England. The ghost of Mary Veal that appeared to her friend Margaret Bargrave in Canterbury in 1705 is one of the most richly documented supernatural reports of the period. The affair generated numerous responses from the people of Canterbury, attracted interest from fellows of London’s Royal Society, and its details were circulated through newspaper articles and extended published reports that ran to multiple editions. The life of the report’s chief narrator, Margaret Bargrave, has attracted little curiosity, in spite of this flurry of public interest in Mary Veal’s appearance. This article pieces together Margaret’s long history of spousal abuse at the hands of her husband, and examines her motivations for framing her misfortunes within the confines of a ghost story. The case study forms a base for broader reflections on what made early modern ghost reports distinctive and effective narrative strategies to protest against physical, sexual and psychological abuse. These reports are juxtaposed with more familiar legal strategies for redress to discern when, and in what circumstances, reports of wifely abuse were best couched within the conventions of a ghost report. By focusing on non-judicial records, the article expands the range of mechanisms that wives had at their disposal to defend themselves. It also affords rare glimpses of marital breakdowns that never reached the courtroom.

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