L’oubli ou la garantie d’être
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Dans les sociétés contemporaines, l’oubli est une perte et on explore trop rarement les vertus qu’il peut posséder. Mais qui pourrait survivre sans l’oubli ? Sans lui, le monde serait infernal car tout événement entrerait dans la sphère publique. Pardon et réconciliation disparaîtraient. La possibilité de l’avenir repose bel et bien sur l’oubli. La garantie de notre être et de notre intériorité aussi. C’est tout le problème de la trace dans les réseaux sociaux. Une fois l’histoire de vie narrée, on la retrouve à jamais. L’espace intérieur n’est plus gardé et cette absence d’oubli ouvre sur l’immédiateté du rapport à autrui, au risque de laisser la voie à la violence, quand c’est bien la réflexion intérieure qui peut contenir cette violence.
In contemporarary societies, forgetfulness is a loss and one too rarely explores the virtues it can contain. Who could survive without forgetfulness ? Without it, the world would be unbearable for any event would enter the public scene. Forgiveness and reconciliation would disappear. The possibility of the future relies well on forgetfulness. The warranty of our being and our interiority relies on forgetfulness as well. This is the problem of our trace in social networks. Once the story of a life told, one can find it forever. The intern space is not protected anymore and this absence of forgetfulness opens on the immediacy of the relationship to the other and could very well open the way to violence whereas the inner refection is able to contain this violence.
Réseaux sociaux