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L’excès d’individuation : pathologie d’une communauté culturelle

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : L’article est consacré à une critique de la catégorie d’individu que la psychanalyse a souvent prise pour argent comptant. Est en question la conception de l’individu moral comme un être isolé, cohérent, autonome, singulier, constitué comme tel préalablement à tout contact avec autrui, et caractérisé par l’intériorité et l’intimité d’un moi. Bien qu’alliée privilégiée dans la déconstruction d’une certaine conception de la subjectivité, la psychanalyse n’en contribue pas moins par un autre bout à asseoir la conception moderne de l’individualité. La présente contribution montre que la philosophie peut dégager ce présupposé discutable de la psychanalyse classique, selon lequel l’individu serait un être isolé, présupposé solidaire d’un certain discours sur l’autonomie morale des sujets, pour expliquer ensuite qu’en dépit du caractère largement imaginaire de la clôture de la subjectivité, de ses dimensions d’intimité et d’intériorité, les souffrances liées à l’excès d’individuation n’en sont pas moins réelles et destinées à être entendues par une clinique centrée sur les pathologies de l’individualité.Abrégé : The article offers a critique of the category of the individual that psychoanalysis has often taken at face value. At issue is the conception of the moral individual as an isolated, coherent, autonomous, singular being, constituted as such prior to any contact with others, and characterized by the interiority and intimacy of an ego. Although psychoanalysis is a privileged ally in the deconstruction of a certain conception of subjectivity, it has nonetheless contributed in another way to establishing the modern conception of individuality. The present contribution shows that philosophy can identify this debatable presupposition of classical psychoanalysis that the individual is an isolated being, a presupposition that is linked to a certain discourse on the moral autonomy of subjects, and goes on to explain that, despite the largely imaginary nature of the enclosure of subjectivity and its dimensions of intimacy and interiority, the suffering associated with excessive individuation is no less real and should be addressed by a clinical approach that is focused on the pathologies of individuality.Abrégé : Este artículo está centrado en una crítica a la categoría de individuo que el psicoanálisis ha tomado a menudo como paradigma. Se cuestiona la concepción del individuo moral como ser aislado, coherente, autónomo, singular, ya así constituido antes de cualquier contacto con el otro, y caracterizado por la interioridad y la intimidad de un yo. Aunque aliado privilegiado en la deconstrucción de cierta concepción de la subjetividad, el psicoanálisis contribuye por lo tanto por otro lado a asentar la concepción moderna de la individualidad. La presente contribución muestra que la filosofía puede liberar ese presupuesto discutible del psicoanálisis clásico, según el cual el individuo sería un ser aislado, presupuesto solidario de cierto discurso sobre la autonomía moral de los individuos, para seguidamente explicar que a pesar del carácter ampliamente imaginario del cerco de la subjetividad, de las dimensiones de la intimidad y de la interioridad, los sufrimientos vinculados al exceso de individuación no son menos reales y destinados a ser aceptados por una clínica centrada en las patologías de la individualidad.
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L’article est consacré à une critique de la catégorie d’individu que la psychanalyse a souvent prise pour argent comptant. Est en question la conception de l’individu moral comme un être isolé, cohérent, autonome, singulier, constitué comme tel préalablement à tout contact avec autrui, et caractérisé par l’intériorité et l’intimité d’un moi. Bien qu’alliée privilégiée dans la déconstruction d’une certaine conception de la subjectivité, la psychanalyse n’en contribue pas moins par un autre bout à asseoir la conception moderne de l’individualité. La présente contribution montre que la philosophie peut dégager ce présupposé discutable de la psychanalyse classique, selon lequel l’individu serait un être isolé, présupposé solidaire d’un certain discours sur l’autonomie morale des sujets, pour expliquer ensuite qu’en dépit du caractère largement imaginaire de la clôture de la subjectivité, de ses dimensions d’intimité et d’intériorité, les souffrances liées à l’excès d’individuation n’en sont pas moins réelles et destinées à être entendues par une clinique centrée sur les pathologies de l’individualité.

The article offers a critique of the category of the individual that psychoanalysis has often taken at face value. At issue is the conception of the moral individual as an isolated, coherent, autonomous, singular being, constituted as such prior to any contact with others, and characterized by the interiority and intimacy of an ego. Although psychoanalysis is a privileged ally in the deconstruction of a certain conception of subjectivity, it has nonetheless contributed in another way to establishing the modern conception of individuality. The present contribution shows that philosophy can identify this debatable presupposition of classical psychoanalysis that the individual is an isolated being, a presupposition that is linked to a certain discourse on the moral autonomy of subjects, and goes on to explain that, despite the largely imaginary nature of the enclosure of subjectivity and its dimensions of intimacy and interiority, the suffering associated with excessive individuation is no less real and should be addressed by a clinical approach that is focused on the pathologies of individuality.

Este artículo está centrado en una crítica a la categoría de individuo que el psicoanálisis ha tomado a menudo como paradigma. Se cuestiona la concepción del individuo moral como ser aislado, coherente, autónomo, singular, ya así constituido antes de cualquier contacto con el otro, y caracterizado por la interioridad y la intimidad de un yo. Aunque aliado privilegiado en la deconstrucción de cierta concepción de la subjetividad, el psicoanálisis contribuye por lo tanto por otro lado a asentar la concepción moderna de la individualidad. La presente contribución muestra que la filosofía puede liberar ese presupuesto discutible del psicoanálisis clásico, según el cual el individuo sería un ser aislado, presupuesto solidario de cierto discurso sobre la autonomía moral de los individuos, para seguidamente explicar que a pesar del carácter ampliamente imaginario del cerco de la subjetividad, de las dimensiones de la intimidad y de la interioridad, los sufrimientos vinculados al exceso de individuación no son menos reales y destinados a ser aceptados por una clínica centrada en las patologías de la individualidad.

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