Les débuts de Claude Boyer : des affaires diocésaines d'Albi à une carrière d'auteur dramatique à Paris
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Cet article se veut une contribution à la biographie de l’auteur dramatique Claude Boyer, né à Albi en 1618 et mort académicien à Paris en 1698. On savait qu’il était le fils de Pierre Boyer, un notable d’Albi, et qu’il avait le grade de bachelier en théologie. Les nouveaux documents dont fait état cette étude, présentent l’intérêt de replacer le jeune Boyer dans son contexte régional. Ils brossent en effet un tableau très sombre de la province mettant ainsi en relief le contexte politique et social dans lequel il a vécu. L’Albigeois, comme la plupart des provinces, était en effet accablé par les guerres continuelles, épuisé par les collecteurs de toutes sortes et persécuté par le despotisme du seigneur-évêque, Gaspard de Daillon du Lude qui cherchait à imposer sa loi. En ultime recours, les consuls mandataient des députés auprès des maîtres des requêtes du Conseil privé du roi, malgré un succès incertain. En novembre 1642, sans doute à l’initiative de son père, alors premier consul, Claude Boyer, âgé de vingt-quatre ans, fut député à la cour auprès du Conseil privé du roi, pour les affaires diocésaines. Il est possible qu’il ait étudié auparavant la théologie à l’université de Paris ; toutefois la mission dont il est investi le montre enraciné dans son pays natal et atteste de compétences autres que littéraires. Elle l’absorba deux années, jusqu’en novembre 1644 et elle lui valut une rétribution importante contre laquelle il signa un reçu autographe, daté du 22 mars 1644, de Paris. Ce sens aigu des réalités se doublait cependant de la plus haute ambition : devenir auteur dramatique. Pendant ces deux années, il a probablement composé sa première tragédie, La Porcie romaine. La dédicace à Madame de Rambouillet indique que cet Albigeois en habit ecclésiastique cherchait à se pousser dans les milieux littéraires et mondains, à nouer des relations propres à lui assurer des revenus et, parallèlement, à se faire un nom au théâtre.
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