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Du 18 mars au 25 mai 1871, l’Imprimerie nationale, au service de l’État depuis plus de deux siècles, est réquisitionnée par la Commune. Elle est chargée d’imprimer essentiellement les nombreuses affiches qui servent à informer la population parisienne au jour le jour, mais aussi des documents administratifs. Son personnel dirigeant, qui a suivi le gouvernement légal à Versailles, est remplacé par une direction tricéphale ouvrière, qui s’efforce de mettre en application les idéaux démocratiques et égalitaires véhiculés par la Commune: autogestion ouvrière, suppression des amendes, tarification à la journée, simplification de la hiérarchie. Le bon fonctionnement de l’établissement et le succès de la mise en œuvre des expériences sociales font de l’Imprimerie nationale un pilier de la Commune. Mais la parenthèse est refermée après la victoire de l’armée et le retour des anciens cadres.

1871. From March, 18 to May, 25, the Imprimerie nationale, which had been the State Printing Office for over two centuries, was seized by the French Commune. It was requested to print administrative and official documents and, above all, the numerous posters and tracts which gave daily news to besieged Parisian people. While its executive officers fled to Versailles with the legal government, three workers strove to put into practice the democratic and egalitarian ideals of the Commune, such as self-management, abolition of penalties, replacement of piece wages by weekly wages, simplification of hierarchy. Unlike most of the public services, the Imprimerie nationale managed to supply the new authorities. Besides it proved to be a successful laboratory of social experiences. But the victory of the army of Versailles put an end to this interlude and brought the former rules back.